Les musiques tziganes

On peut dire en préambule que les communautés juives et tsiganes se sont appropriées un répertoire commun en Europe centrale où elles sont toutes deux présentes. Les musiciens tant juifs que tsiganes animaient les fêtes, les mariages.

Si le côté enjoué de la musique juive s’exprime par les glissandi, des ricanements faciles à percevoir dans le jeu de la clarinette, quel que soit le pays, on ne peut pas parler d’un style tsigane bien défini. Les Tsiganes jouaient (jouent) à la demande les airs de fêtes au village. En Roumanie, ce sont les "tarafs", groupes plus ou moins importants de musiciens, dont ceux de Haïdouk et de Carancebes sont connus en Europe occidentale, par leurs tournées et enregistrements. Mais il existe aussi des fanfares (constituées uniquement de cuivres et percussions + éventuellement la clarinette) en Roumanie, mais également en Bulgarie, en Serbie, en Macédoine… Les Tsiganes jouaient aussi pour la bourgeoisie dans les villes (en Hongrie, ancien Empire austro-hongrois).

En Roumanie, l’influence turque est importante et la clarinette moins utilisée là ou l’on trouve le taragot (Taragot : instrument en bois à anche simple, comme la clarinette, mais à perce conique (la clarinette a une perce cylindrique) qui donne une sonorité plus ample et douce dans le grave, éclatante dans l'aigu, proche de celle d'un saxophone soprano). La perce est la partie évidée de l'instrument, où vibre la colonne d'air. Le musicien le plus connu pour cet instrument est roumain et s'appelle Dumitru Farcas. La clarinette y a repris le répertoire du hautbois, plus "criard" et moins souple dans le son, hautbois (zourna) que l’on trouvait dans les fanfares des janissaires turcs.

En Grèce, l’influence ottomane se fait sentir par le style "danse orientale", dite danse du ventre, illustré par le "tsifteteli", danse rapide présente en Grèce, en Turquie et à Chypre. Deux styles de musique, nés à la fin du XIXème siècle, y ont cohabité un temps. Dans le style des "cafés Aman" des communautés grecques orientales (à Constantinople et Smyrne, actuellement Istanbul et Izmir, et dans les villes grecques), le répertoire des chanteurs était métissé et la clarinette présente, avec d’autres instruments comme l’oud, le santour etc… Dans le style "rébétiko" (né dans les prisons et pratiqué par les "marginaux") qui s’est développé en subissant l’influence de celui des cafés "Aman" qu’il supplantera progressivement, la clarinette n’est plus utilisée.

En Hongrie, le style tsigane était urbain. Les Tsiganes animaient souvent les bals de conscription. On y mélangeait des chansons urbaines (opérettes et autres) avec des tsardas (qui se sont développées à cette époque). Peu d’exemples discographiques à présenter pour la clarinette, l’instrument "Roi" étant le violon.

La musique tsigane avec clarinette est donc surtout présente en Europe centrale. Dans les pays cités ci-dessous, les Tsiganes sont très souvent les acteurs de la vie musicale, dans les mariages et les fêtes où leur talent peut s’exprimer. Ils jouent la musique demandée, en y ajoutant leur "patte" personnelle souvent identifiable pour une oreille exercée.

Source : La Médiathèque

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