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"A propos des Sedianka's"

Les Sedianka's (littéralement traduits: recontres par le travail) sont en Bulgarie du 19ème et moitié du 20ème siècle le moyen de communication entre toutes générations le plus répandu, surtout entre les jeunes gens.

La définition la mieux appropriée est, 'les Sedianka's sont une forme de communication entre les gens, un moment de rencontre pour garçons et filles célibataires. D'un autre côté ils donnent la possibilité de travailler et une opportunité pour se détendre.

Le 'Sedianka' est une tradition, un phénomène au contexte riche et aux données intérèssants dans la culture populaire traditionelle bulgare.

Les participants les plus actifs aux 'Sedianka's' sont les jeunes hommes qui voudraient se marier et les jeunes filles qui aimeraient être choisies et qui montrent ouvertement leurs qualités telles que leur bon goût pour s'habiller, leur tenue, beauté, dextérité, leur modestie et le respect pour les personnes âgées. Les jeunes hommes qui visitent en groupe les différents 'Sedianka's' sont aussi l'objet d'évaluations aussi bien publiques que privées. Leurs qualités au travail, leur respect sont l'objet de discussions pour tout le monde dans le village.

Le "Sedianka" est l'endroit où les jeunes se rencontrent, tombent amoureux sous le regard des amis et parents.
Il tient une place bien spécifique dans le calendrier. La période commence lorsque les travaux collectifs et à la ferme se terminent, donc à l'automne ou au début de l'hiver.

Dépendant de l'endroit, on peut parler de deux sortes de "Sedianka's". Ceux à la maison, où tout le monde se réunit dans une des pièces de la maison, ou ceux de rue qui se tiennent devant le porche, sur la place du village ou dans une cour intérieure.

Les "Sedianka's" à la maison sont caractéristiques pour les longues soirées d'hiver, les autres, ceux de rues sont réservés pour les soirées plus chaudes.

Dans la plupart des cas les "Sedianka's" sont organisés et se déroulent chez une jeune fille. C'est elle qui prend l'initiative d'organiser un Sedianka. Une Chanson dit

"Naklala e Janka Sedianka"
-> Janka a organisé un Sedianka

"Zapreli momi na Sedianka"
-> Les jeunes filles commencent à tisser au Sedianka

"Momi Sedianka sabirat"
-> Les jeunes filles font un Sedianka

Lorsqu'une jeune fiille racontait à ses amis que le prochain "Sedianka" se déroulait chez elle, commençait alors une effervescente préparation.

Le nettoyage complet de la maison, prévoir suffisamment de places assises, veiller à avoir assez d'éclairage (jusqu'en 1944 il n'y avait pas d'électricité dans les villages), préparer toutes sortes "d'amuses- gueules", pour rester "éveillé".

Pendant le Sedianka les filles travaillaient et chantaient des chansons d'amour ou humoristiques, les chants révolutionnaires et les balades étaient aussi du répertoire. Lorsque l'une commençait un chant elle était accompagnée à l'unisson par les autres comme raconté dans cette chanson.

"Zapeli sa momm na Sedianka
na Sedianka oshte na Sedianka
Ot edno garlo s dva glassa"

"Certaines filles commençaient à
chanter pendant le tissage au
Sedianka débutant d'une gorge vers deux voix"

Les "Sedianka's" jouaient un rôle important pour les chants populaires. Les jeunes hommes évaluaient les "Sedianka's" afin de déterminer lequel était le meilleur. Lorsque leur choix était fixé et connu de tous la nouvelle parcourait le village entier comme une traînée de poudre. C'était un grand honneur pour la fille et aussi pour ses parents d'être élus le meilleur "Sedianka".

Lorsqe l'on tient compte qu'avant les parents tenaient un rôle décisif dans le choix d'un partenaire pour leur fille ou leur fils, les "Sedianka's" et les horo's (danses) sur la place du village étaient les endroits privilégiés pour choisir, un gendre ou une belle-fille. Tout cela se déroulait au vu et au su de tout le monde, voisins et village entier. Le fait d'être attiré par quelqu'un, d'être amoureux, de se marier et de fonder une famille future pour les jeunes, ne se faisait jamais en secret mais ouvertement devant tous et toutes.

Habituellement, les "Sedianka's" étaient organisés dans des endroits différents mais dans les très petits villages on en organisait qu'un seul. Il y a une chanson qui dit:

"Nakladohme tri Sidinki
Ednata gore, drugata dole
A tretala nasred selo
Pred radini v gradina
Vav gradina pod trandafil"

Nous organisons trois Sedianka's
Le 1er dans le voisinage plus haut
Le 2ème dans le voisinage plus bas
Le 3ème au milieu du village
en face de la maison de Radana, dans le jardin, auprès du rosier.

Les "Sedianka" est une des traditions qui a subsisté le plus longtemps, jusqu'en +/- 1950. Le peuple bulgare a toujours cherché appui dans la vie collective. On était uni dans la joie et la tristesse pendant le travail et les fêtes.

Comme forme de communication, les "Sedianka's" jouaient un rôle essentiel dans le rapprochement des différents générations.

Chacun allait aux "Sedianka's" pour apprendre quelque chose de l'autre, pour transmettre son expérience, pour passer un moment agréable ensemble, pour chanter, danser, pour faire la causette avec des amis. Ensemble, les participants écoutaient les récits des dernières nouvelles, des légendes ou des histoires racontées par les anciens du village.

Il existait une autre forme de "Sedianka" appelée "Tlaka", celle-ci était organisée pour aider une famille qui avait un travail urgent à exécuter tel que peler et égrener le maïs (on appelle ce travail "Belianka" du mot "Belia" qui veut dire peler, peigner la laine, décortiquer les tournesols, finir le trousseau de la future mariée, etc...)
Cette manière de venir en aide montrait encore la solidarité et le sentiment collectif propre aux Bulgares.

Dans certaines chansons populaires, on parle de jeunes filles qui se font kidnapper pendant les "Sedianka's". Kidnapper une jeune fille pendant un "Sedianka" était un phénomène qui apparaissait parfois lorsque les parents n'étaient pas d'accord avec le choix des jeunes ou si la fille n'était pas assez sûre d'elle et de son choix.

A la fin du "Sedianka" les filles partaient ensemble vers leurs maisons accompagnées de leurs mères respectives. Il pouvait arriver que voulant passer inaperçue, une fille traînait à l'arrière du groupe et que tapis dans l'un ou l'autre coin sombre des amis du fiancé entraînaient la promise avec eux. Très souvent ce plan était réalisé avec la complicité de la jeune fille. Cela pouvait aussi se dérouler pendant le "Sedianka" même très précautionneusement planifié et exécuté par les amis du fiancé.

Si même les "Sedianka's" semblaient avoir un rôle à caractère conservateur et que cela ressemble un peu à un spectacle c'est en fait une sorte d'école d'éducation des jeunes. La base restait le travail. Pendant les "Sedianka's" différentes activités tenaient l'avant plan: Tisser, coudre, broder et d'autres qui sont liées à la vie des gens. Les jeunes filles faisaient de leur mieux pendant leur travail manuel car elles étaient observées avec le plus grand intérêt par les autres, principalement par les jeunes hommes. Au cours des danses, les filles montraient leur beauté et leur vivacité. Pendant les "Sedianka's", elles montraient leur courage, leur goût pour le travail et leur dextérité. Il y a des chansons qui louaient les courageuses et d'autres qui se moquaient des paresseuses.

"Ja doidi, libe, ja doidi
Na nasta, geriik Sedianka
da sednesh, libe, do mene
Pod moita hurka na sianka"

"Viens mon amour à notre Sedianka
viens à mes côtes, à l'ombre,
en dessous de mes jupons tissés"

Maintenant les "Sedianka's" n'existent plus, mais les Bulgares ont gardé ancrés en eux cette solidarité, cette joie de faire la fête. C'est dans cet esprit de communication et de joie que le groupe de danses traditionnelles bulgares "SEDIANKA" vous invite à partager sa passion et son enthousiasme et à découvrir son spectacle de danses.