Cornemuse

Présentation générale
Les cornemuses sont en fait une grande famille d'instruments à anche, dont certains sont assez bien connus tels la cabrette d'Auvergne, le biniou koz breton, le bagpipe écossais, le uileann pipe irlandais...
On trouve des cornemuses dans l'europe entière, y compris les pays de l'est, et jusqu'en Afrique du Sud. La forme et le son varient considérablement et, bien sûr, les mélodies aussi.
Le point commun entre tous ces instruments est de disposer, entre l'entrée d'air (bouche ou soufflet) et le "hautbois" d'une réserve d'air. Celle-ci a deux utilités.
- D'une part elle permet d'émettre un son continu (à l'inverse, par exemple, d'une flûte ou d'un saxo).
- D'autre part, cette réserve d'air est sous pression. La pression peut être plus forte que celle que l'on produirait directement avec la bouche. En effet, il serait très difficile de donner autant de pression sans interruption : les bombardes bretonnes, qui sont dans ce cas, ne permettent pas un effort - ni un son - continu.
Le remplissage du sac se fait dès que nécessaire, par intermittence. Naturellement, la pression doit être contrôlée pour ne pas faire varier la hauteur ni la justesse des notes tenues. Pour être tout à fait juste, la pression doit varier suivant les notes jouées.
Sauf précision particulière, le terme "cornemuse" utilisé sur cette page fait référence à la cornemuse 16 pouces du centre.

Allure générale
La cornemuse présentée ici est une cornemuse du centre de la France (Berry, Bourbonnais, Nivernais, Morvan), 16 pouces. Cette mesure fait référence à la longueur du tuyau (hautbois ou chalumeau) sur lequel on joue. On en trouve aussi des plus courtes (10 ou 11 pouces) et des plus longues (18, 20 ou 23 pouces). Plus le hautbois est long, plus le son est grave.
De la bouche part un "bouffoir" ou "porte-vent" qui permet d'alimenter le sac. Il comporte naturellement une valve anti-retour.
Sur l'épaule se trouve le bourdon le plus grave. Le rôle des bourdons est de produire en permanence une note, toujours la même, servant d'accompagnement.
Au niveau des doigts, on remarque deux tuyaux parallèles, insérés tous deux dans ce que l'on appelle le boîtier.
Celui de gauche (par rapport au musicien) est le deuxième bourdon, plus aigu que le premier.
Celui de droite est le hautbois, percé de trous comme une flûte.

Décoration, matériaux, variations
La cornemuse peut être incrustée d'étain, ou être aussi décorée avec des bagues en os ou en corne. Le sac est en peau. Les différentes parties en bois peuvent être réalisées avec des essences différentes, comme c'est le cas ici, ou avec la même essence : cormier, ébène, buis...
Les anches peuvent être en roseau ou en plastique. Le roseau donne un meilleur son mais est sensible aux variations d'humidité, ce qui fait varier la justesse des notes. Inversement, le plastique a une meilleure tenue dans le temps, mais produit en principe un son un peu moins bon.
Le nombre de bourdons est souvent de deux, parfois trois voire quatre. Dans ce dernier cas, les bourdons supplémentaires sont plus petits. Certaines cornemuses, comme le bagpipe écossais, ont trois bourdons sur l'épaule.

Quelques détails anatomiques
Le hautbois. Sa longueur réelle totale est d'environ 44 cm. Si l'on ne compte pas la partie qui rentre dans le boitier (là où l'on distingue de la ficelle verte), on mesure environ 41 cm soit approximativement... 16 pouces !
Celui-ci est en buis, ce qui donne un son un peu plus "claquant" que le cormier, mais un peu moins que l'ébène.
Sept trous sont utilisés sur cette face, et deux autres de l'autre côté (un pour chaque pouce). Le seul doigt non utilisé est l'auriculaire gauche.
Dans la partie du haut se trouve normalement insérée l'anche. On distingue l'enroulement de filasse, qui donne l'étanchéité à l'emboitement.
Le trou du bas (en fait, un sur chaque face) est un trou d'accord.
Ci-dessous, une vue de l'intérieur du hautbois depuis son extrémité inférieure.
On distingue les différents trous. La perce est conique.
Les deux types d'anches sont :
- l'anche double qui est utilisée dans le hautbois (à gauche) ;
- l'anche simple qui est utilisée pour les bourdons (au milieu et à droite).
Celles-ci sont en plastique.
Et voici le boitier, dans lequel sont insérés le hautbois et le petit bourdon.
On remarque aussi le bouffoir et le départ du grand bourdon.
A noter également les ligatures, qui assemblent les parties en bois avec la peau.
Bien que de longueur et largeur différente, ces deux anches sont utilisables pour le même instrument :
- celle du haut est en roseau,
- celle du bas en plastique.

Polyphonie et cornemuses
La cornemuse est en elle-même un instrument polyphonique à cause du ou des bourdons. Leur présence est un "plus" pour l'oreille, mais cela n'est pas sans conséquences sur les mélodies que l'on peut jouer ainsi que sur la façon dont on peut assembler différents types de cornemuses.

Source : Des Choses et d'Autres...

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