La Dobrogea roumaine se situe à l'extrême sud-est de la Roumanie, entre le Danube à l'ouest et la Mer Noire à l'est, entre la Bessarabie au nord et la Bulgarie au sud. Elle se divise en 2 départements : au nord, celui de Tulcea qui comprend le delta du Danube, au sud le département de Constanta.
Hormis les danses de femmes aux rythmes modérés, le répertoire des danses de Dobrogea est plein de tempérament et comprend des Sîrbe et des Brîurile masculins d'un niveau de virtuosité parfois supérieur au niveau des autres régions. Les danses roumaines de Dobrogea peuvent se comparer aux danses de Munténie en ce qui concerne la plupart des pas, la tenue des mains, les mouvements des bras pendant les déplacements. On peut difficilement parler d'un style spécifiquelent dobrogean qui serait très différent du style de Munténie. Installés depuis plusieurs générations, vivent ici des roulains venus d'Olténie, de Munténie et même de Transylvanie.
On rencontre, dans les contreforts montagneux de Macinul (Muntii Macinului) situés à l'est de Braila, dans le nord-ouest de la Dobrogea, un type de Hora battue rapide et compliquée (Hora batuta iute si complicata) dont l'aire de diffusion comprend aussi bien la Munténie que la Moldavie et la Dobrogea. On peut citer éhalement, outre les Sirbele, les geamparaua en 7/16, les Maranghile en 9/16 et les Pandelasul, également en 7/16, qui font aussi partie du patrimoine Dobrogean.
Il est, par ailleurs, important de se souvenir que la Dobrogean n'a été rendue aux Roumains par les Turcs qu'en 1878, après 5 siècles de présence ottomane. L'Empire Ottoman atteint le Danube à la fin du 14e siècle (1390). Luttes armées et solutions négociées vont alterner pendant 100 ans. Plusieurs voivodes vont s'illustrer dans les combats : Mircea l'Ancien, Danii et Vlad, "l'empaleur" de Valachie, Jean de Huniady de Transylvanie et Etienne le Grand de Moldavie. L'Empire ottoman devient la puissance suzeraine à la fin du 15e siècle. Contrairement à la Valachie et à la Moldavie, qui vont conserver (en échange d'un tribut) une relative indépendance, la Dobrogea, elle, va passer entièrement sous la domination turque. La Roumanie ne récupérera cette province qu'en 1878, à l'issue de la guerre russo-turqye (1877-78), après avoir lutté aux côtés de la Russie.
On notera la présence de plusieurs minorités peuplant l'actuelle Dobrogea. Elles sont d'origines turque, bulgare, macédonienne (aroman), grecque, lipovète, tartare. Chaque minorité possédant sont propre répertoire en relation avec ses origines historico-géographiques. Parmi les plus importantes :
1. Le micro-groupe des Lipovènes qui porte encore aujourd'hui le costume d'origine russe et qui s'est installé en Dobrogea au 18e siècle, fuyant les persécutions religieuses tsaristes. Les Lipovènes se sont d'abord réfugiés en Bucovine, car ils refusaient le sacerdoce, les sacrements, le mariage et le service militaire, ils refusaient surtout de jurer et de prier pour le tsar. Aujourd'hui, les plus ou moins 30.000 Lipovènes sont pêcheurs dans le delta, et c'est véritablement le peuple du fleuve, fleuve sue lequel ils vivent, dont ils vivent et sur lequel ils meurent.
2. Le groupe des Tatars venus du Caucase et de Crimée. Ils ont envahi les territoires roumains pendant de courtes périodes dès le 13e siècle, dévastant tout sur leur passage. Ils furent vaincus en 1324 et en 1328 par l'armée roumaine commandée par Basarab 1er et revinrent à nouveau pendant la période d'occupation ottomane, fuyant les épidémies de peste.
3. Des minorités turques, bulgares, ukrainiennes, tziganes et autres.
4. Le groupe des macédo-roumains, populations romanisées d'origine dace qui ont émigré vers les Balkans (Albanie, Macédoine et Thrace) à différents moments de l'Histoire puis sont revenues s'installer en Dobrogea, dans le delta du Danube. Ce groupe compterait actuellement une population d'environ 350.000 âmes.
Outre les danses roumaines, aromân et bulgares de Dobrogea, citons quelques danses tatares telles que :
Auraua, Besparmac, Agaianasa, Aurcaitartna, Zebec, Lazausa, Caitarma, Gingalaua, Menilauasi, Kiocekanasi, Oglan.
Ainsi que les danses turques suivantes :
Düzoin, Kaslarim, Cücücum, Sürmelin, Onihiorbec, Cetîrdac, Karslama, Konialim, Kamariam, Kiocel oinu.