Le tapan est un membranophone à percussion, à deux corps vibrants. Il représente une caisse cylindrique en bois, sur laquelle sont tendues à l'aide de cerceaux et de ficelles, deux peaux de chèvre ou de mouton. Il est porté attaché à l'épaule de l'instrumentiste par une longue courroie, fixée sur la caisse.
Pour en tirer des sons, on frappe avec deux bâtons de taille différente. L’un, manié par la main droite, est plus grand et plus gros, muni d'un tampon appelé « tokmak ». L'autre, est plus petit et plus mince. Le grand bat la mesure, le petit fractionne la valeur des notes, ce qui permet l’interprétation de combinaisons rythmiques complexes.
D'origine étrangère, le tapan s'est pourtant enraciné profondément dans la vie musicale des bulgares.Il est très répandu dans le sud-ouest du pays et dans la région de la montagne Strandja. On entend ses sons rythmiques et profonds lors des noces, à la ronde du village, au cours des jeux folkloriques d'ours, des danses des koukers (masques traditionnels bulgares ), des danses des nestinars (danseurs et danseuses sur braise).
Le tapan est surtout un instrument d'accompagnement qui bat la mesure, mais il n'en est pas moins utilisé comme instrument de solo. Bien accordé et de bonne construction acoustique, il a un beau timbre. Un interprète habile sait en tirer des sons, non seulement en frappant sur différentes parties des membranes, mais aussi sur les cerceaux et la caisse, ou bien en frottant sur les peaux. Dans les orchestres populaires contemporains, le tapan sert surtout à fixer la mesure. Toutefois, pour mettre en valeur un moment important de la danse, il est employé en solo.
Source : Macédonia Direct et Accords francophones