A la fois instrument à cordes et à percussion, il sert avant tout à marquer le rythme. Encore utilisé dans certaines traditions musicales (le TAMBOUR DU BEARN par exemple), il est souvent couplé avec une flûte à trois trous. Il est parfois désigné sous le terme de choron.
Le tambourin à cordes est un instrument très lié à la culture gasconne, souletine et aragonaise. Mentionné depuis au moins le 17ème siècle, on l'y trouve sous diverses appellations (par exemple, ttun-ttun au Pays basque, tamborin, temborin, tonton ou tembo en Gascogne, salterio ou chicotén en Aragon). Dans le dictionnaire du béarnais et du gascon modernes[1], Simin Palay assimile cet instrument à "une sorte de tympanon". Cette dénomination est parfois utilisée sur les cartes postales anciennes. De nos jours, le tambourin à cordes est encore joué traditionnellement lors de fêtes patronales pour faire danser ou pour accompagner des processions, mais il est également employé dans diverses formations musicales actuelles, dont le genre peut aller des musiques médiévales aux musiques expérimentales.
L'instrument se présente sous la forme d'une caisse de résonance oblongue en bois, percée de deux à trois rosaces, sur laquelle sont tendues entre 5 et 9 cordes, soit en boyaux, soit plus récemment en nylon. Cette caisse, d'environ 80cm de long (mais pouvant avoisiner le mètre dans le cas du tambourin aragonais) par 20cm de large, pour une épaisseur d'une dizaine de centimètres, est souvent taillée dans la masse et très ornementée.
Il s'agit d'une percussion qui produit à la fois le rythme et un bourdon "grésillant", qui accompagne la mélodie jouée par la flabuta ou le txirula (qui sont toutes deux des flûtes à trois trous). Ces deux instruments sont utilisés par un seul et même musicien : la flûte à trois trous est jouée par une seule main, ce qui permet de caler le tambourin sous le bras qui manie la flûte et contre le buste du musicien. Les cordes du tambourin sont toutes frappées simultanément, en mesure, par une mailloche plus ou moins lourde, appelée aussi pimbo par les gascons, maintenue dans la main libre. Cette pratique s'inscrit dans une utilisation répendue des flûtes à une seule main, à savoir le "couple" flûte et tambourin, comme c'est le cas par exemple en Provence avec le galoubet ou en Catalogne avec le flabiol.
Le tambourin à corde, dans son utilisation traditionnelle, est accordé sur la flûte qui l'accompagne : une moitié des cordes, plus ou moins, produit la tonique, alors que les autres sont accordées à la quinte. Le son "grésillant" est produit par des petits cavaliers métalliques, fixés sur le chevalet de la caisse et réglés pour frôler les cordes lorsqu'elles sont frappées. Ce système génère des harmoniques aiguës qui donnent à l'instrument un timbre très caractéristique et "amplifient" le son des cordes tout en prolongeant la note qu'elles produisent. L'ensemble donne un son riche et puissant qui permet à l'instrument d'être facilement entendu en extérieur.
Sources : Instruments pour jouer les musiques du Moyen-Age et Wikipédia
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