Il fut appelé au cours des siècles sous différents patronymes : Tibié, Flûte à trois trous, Flutet, Flûte de tambourin, Galoubet.
Au début, sa fabrication se faisait en buis ou en olivier, essences de la région.
Actuellement, il est aussi fabriqué en palissandre ou en ébène (bois denses et lourds), mais on peut en trouver (très rarement) en grenadille, genévrier, ivoire, et peut-être façonné en deux corps. Il est fabriqué par de véritables artistes appelés : facteurs d'instruments.
Le galoubet en SI naturel ou galoubet dit de Saint Barnabé, nom d'un ancien faubourg de Marseille, est le modèle le plus usité, il mesure environ 31.6 cm de long. La longueur de la lèvre inférieure à l'extrémité du pavillon est de 28.3 cm. Tous les galoubets ont une perce de 7.5 mm. C'est la longueur qui donne la tonalité.
Le facteur doit percer à l'aide d'une mèche à cuillère, tourner, poncer, vernir afin de donner son aspect de tuyau.
Puis il façonne le sifflet, trace et perce les trous sur les corps de la flûte, ajuste le tampon ou anche en bois de cade. Ce n'est qu'après ces différentes phases que le galoubet naîtra.
Il se joue de la main gauche, il ne possède, bien qu'assimilé à une flûte, que trois trous, deux sur le dessus, un sur le dessous. L'annulaire et l'auriculaire tiennent l'instrument grâce à son bloc de maintien. Le pouce occupe le trou de dessous, le médium et l'index, ceux du dessus.
Il fonctionne par le subtil mélange de la largeur du tuyau et la pression de l'air (système vibratoire) envoyée dans le canal vers le biseau.
Les notes sont faites par obturation des trous, les notes altérées par exécution des demi-trous.
GALOUBET TAMBOURIN, INSTRUMENT FOLKLORIQUE PROVENCAL
Figures emblématiques du folklore provençal, le Galoubet et le Tambourin sont deux instruments indissociables de la culture provençale. En effet, les airs doivent être interprétés avec les 2 instruments en même temps. Ce tandem a mené des milliers hommes aux combats des siècles durant, a fait vibrer de nombreux « baletti » sur les places des villages provençaux au fil des années ! Aujourd’hui, le galoubet – tambourin reste actuellement utilisé dans le folklore provençal par les groupes folkloriques provençaux ainsi que dans la musique classique provençale. Il est devenu l’instrument « national provençal ». Cet ensemble a embrasé l’Europe durant le XVIIIème siècle, faisant danser avec entrain tous les pays de l’Espagne jusqu’en Autriche. Certains pays vont le conserver le perfectionner, mais la Provence l’adopte avec la forme actuelle, dès le début du XVIIIème siècle, au moment où les musiques venues de « province » deviennent à la mode dans les salons parisiens. Après une période plus en dedans, le galoubet tambourin revient au premier plan aux XIXème et XXème siècles grâce à l’essor des danses populaires folkloriques. Les 2 instruments s’expriment alors de nouveau lors des innombrables fêtes votives et religieuses de Provence. Ce folklore perdure encore de nos jours, où les musiciens folkloriques accompagnent les danseurs et font vivre la culture provençale. Le musicien qui joue des 2 instruments est appelé en provençal le « Tambourinaïre ». Chaque instrument à son propre rôle : le galoubet joue la mélodie, et le tambourin fait le rythme. De nos jours, le galoubet-tambourin accompagne les danses traditionnelles comme la farandole, et est présent dans toutes les manifestations typiques de Provence ! Pour information, voici le prix approximatif donné à titre indicatif des ces instruments : un galoubet coûte entre 30 et 250 euros, un tambourin a une valeur de 300 à 3000 euros, et enfin, une masseto vaut entre 25 et 75 Euros. Le Galoubet : Le Galoubet est une petite flûte à bec à trois trous, que l’on joue de la main gauche. Deux trous sont situés du côté de la lumière, et le troisième est en dessous. Il mesure environ 25cm, et le Galoubet est fabriqué en bois de buis, d’ébène, de palissandre, d’amandier ou d’olivier. Cet instrument, dont la tonalité en « SI » le rend difficile à accompagner, permet de jouer un octave et demi en augmentant progressivement l’intensité du souffle et la position des doigts. De ce fait, le Tambourinaïre peut jouer 12 notes avec tous les degrés chromatiques : du Mi-bémol 1ère ligne au Si-bémol au-dessus de la portée. Attention de ne pas confondre le Galoubet et le Fifre, flûte qui se joue à 2 mains, et qui peut aussi être accompagnée du Tambourin. Le Tambourin : Le Tambourin se présente sous la forme d’une caisse cylindrique allongée en noyer, d’une dimension de 35cm de diamètre, sur 70cm de hauteur. Selon les fabricants, il peut être orné de sculptures en baguettes. Cet instrument à répercussion possède traditionnellement 2 peaux à chacune de ses extrémités, une première très fine, en peau de veau mort-né, et une seconde en peau de chevrette, plus épaisse. Le Tambourinaïre joue de son Tambourin à l’aide d’une Massette, en frappant la peau supérieure. Le mouvement d’air provoqué dans le cylindre fait alors vibrer la peau inférieure, qui, plus dure, renvoie alors l’air vers la peau supérieure faisant ainsi vibrer le timbre, appelée chanterelle. Le son grave obtenu permet alors de donner une basse continue au son aigrelet du Galoubet. La Massette, utilisée pour frapper sur le Tambourin, est une baguette fine qui mesure 35 cm environ (également au diamètre du Tambourin). Cette Massette se tient du bout des doigts, ce qui permet de garder une certaine souplesse du poignet, et avoir ainsi un geste très doux. Elle est composée de 3 parties : la pomme servant de contrepoids, la tige fine en bois dur, le gland d’os qui vient taper la peau du tambourin. Des systèmes de réglage sont installés, et ce réglage ne doit jamais être négligé ! |