Dotar

Le dotâr, dutâr, dutar, doutâr ou dotara (« deux cordes » en persan) est un luth traditionnel à long manche trouvé en Asie centrale et en Iran. Son origine est probablement le tambur du Khorassan décrit par Al-Farabi (Xe siècle) dans son essai Kitab Al Musiqi Al Kabir (Livre de la grande musique). Longtemps réservé aux nomades et bardes bakhshis, il est devenu au XIXe siècle un instrument acceptable dans les musiques savantes de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et des Ouïghours.
Il existe aussi des instruments au nom similaire mais très différents, en Inde et au Bangladesh, plus proche du rabâb ou du sarod, et en Afghanistan, plus proche du sitar indien.

Lutherie
Il existe deux variétés de dotâr :
- avec petite caisse de résonance assez anguleuse, taillée dans un bloc de murier massif
- avec caisse de résonance bombée et arrondie, en lamellé-collé de hêtre, noyer ou mûrier (assez proche du setâr iranien ou du saz turc)
A celle-ci se greffe un manche très long et fin (en poirier, noyer ou abricotier). S'y ajoute une table d'harmonie légère en hêtre ou murier, percée de très petites ouïes à peine visibles. Les 2 cordes (en métal, en soie ou en nylon), l'une aiguë et l'autre grave (à l'octave ou la quinte), reposent sur un tout petit chevalet. Elles sont accordées au moyen de petites chevilles au bout du manche. Il y a une quinzaine de frettes en boyaux, non amovibles, et placées selon une échelle chromatique. Le manche est souvent décoré avec de la marqueterie ou des appliques d'os.

Jeu
Le musicien tient l'instrument contre lui et utilise rarement un plectre (mezrap) préférant jouer avec ses doigts. La technique est très complexe et rappelle celle de la guitare flamenca dont elle est peut-être une source. En effet, le joueur parvient à jouer une succession très rapide de notes, non seulement par un mouvement de la main ou d'un doigt, mais en effectuant aussi des moulinets ascendants et descendants des doigts de la main droite, les pulpes, bien à plat en éventail, sur les cordes, tout en y appliquant des effets rythmiques. Parfois le dos des ongles est utilisé, ainsi que le pouce de la main gauche, changeant ainsi la tonalité du bourdon. Les quatre doigts de la main gauche sont très agiles sur les deux cordes, le long du manche.
Compte tenu du petit volume de la caisse et de la proximité des rares cordes, cet instrument n'a guère d'emphase sonore. Il faut donc sans cesse relancer le son au moyen d'une caresse en moulinet, sinon il s'éteint très vite.
Il peut être joué seul ou en ensemble ou encore accompagné de percussions (daf ou doyre), mais le plus souvent, il accompagne le chant. Les femmes en jouent tout autant que les hommes.
Alors que le répertoire est essentiellement folklorique, il peut aussi toucher les musiques savantes, celles du maqôm ouïghour notamment.
Les artiste les plus représentatifs sont :
- Abdulaziz Hashimov (Turkestan chinois ou Xinjiang).
- Turgun Alimatov et Abdurahim Hamidov (Ouzbékistan)
- Ghorban Soleimani, Roshan Golafruz et Hamid Khezri (Iran)

Sources : Wikipédia

INSTRUMENTS