Basson

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Instrument à vent formant la basse dans la série des hautbois. Comme le hautbois, le basson est à anche double.

INTRODUCTION
Les origines du basson sont très anciennes. On a retrouvé des traces des premiers instruments à vent dès la préhistoire. Les instruments à anches doubles ont surtout été utilisés dans la civilisation égyptienne, au Moyen-Orient ainsi qu’en Asie. Mais il faut attendre le Moyen-âge pour retrouver des traces des ancêtres du basson.
De 1550 à 1700.
Cette époque a vu une grande partie de l’évolution des instruments à vent. Jusque vers 1650, un grand nombre d’instruments différents co-existèrent. Les confusions des noms sont innombrables. En effet, la plupart des auteurs de l’époque utilisaient souvent plusieurs noms pour le même instrument. Nous pouvons cependant retenir 5 types d’instruments graves à anches doubles :
- La bombarde. C’est le hautbois actuel, qu’on fabriquait dans toutes les tailles. La plus grave (contrebasse) atteignait 3 mètres de long (on la voit représentée par une gravure de Nuremberg de 1679). C’est un instrument conique, droit.
- Le basson. On l’appelait également fagot, tarot, curtall ou dolcian. C’est un instrument conique plié en deux, d’une ou de deux pièces de bois.
- Le cervelas. C’est un instrument conique ou cylindrique, replié de nombreuses fois.
- Le courtaut. C’est un instrument cylindrique. Pour la même tessiture, il est donc deux fois plus court que les précédents.
- Le cromorne. C’est aussi un instrument cylindrique mais dont l’anche n’est pas en contact direct avec les lèvres.
A cette époque, il existait autant de groupes d’instruments que de constructeurs, chacun ayant leurs propres caractéristiques, en fonction de la culture du pays et des utilisateurs.
Le pays où l’instrument semble avoir fait la première apparition est l’Italie. En effet, dès 1546, il existe de nombreuses références au « fagotto ».
En France, on utilisait semble-t-il, aussi bien basson que fagot ou tarot. La première référence au basson remonte en 1602. En 1636, Mersenne parle abondamment du basson, comme du tarot et du fagot. Mais seul le terme de basson survivra.
En Angleterre le basson s’appelle curtall depuis au moins 1574 jusque vers 1750, après quoi il s’appellera bassoon.
En Allemagne, il apparaît vers la même époque sous le nom de Fagott. C’est sous le nom de fagott et dulzian que Praetorius présentera la famille du basson (1619). Curieusement, il prendra ensuite le nom de basson pendant tout le 18e siècle, avant de s’appeler à nouveau Fagott.
En Espagne, la première référence est de 1588. Il s’appelle « bajon ».
Une chose semble certaine : deux types d’instruments ont coexistés : les instruments faits de deux morceaux liés ensemble, et les instruments d’une seule pièce de bois. Il est probable que le nom de fagot vient du fait que les « deux morceaux de bois sont liés et fagottés ensemble » (Mersenne). Quant au mot basson, il viendrait de basse : on disait «basson de hautbois», par exemple deans l’encyclopédie de Diderot. Par ailleurs, il y eut bien sûr plusieurs tailles d’instruments. Ainsi, dulcian désignerait plutôt un basson plus petit.
Les instruments les plus graves pouvaient atteindre plus de trois mètres de long. Il devait être difficile et mal-aisé de les manipuler et de les jouer, d’où l’idée de relier deux branches accolées en parralèle à l’aide d’un tuyau afin de diminuer la longueur de l’instrument.
Les perces étaient très rudimentaires et l’emplacement des trous était placé sans calculs précis. Puisque le système de clétage n’existait pas, et que les trous étaient fortement écartés et ne tombaient pas sous les doigts, ceux-ci étaient percés en biais, phénomène qui est toujours d’actualité sur le basson moderne.
Les différentes transformations du basson se sont effectuées en plusieurs étapes. La famille Hotteterre en France & fortement contribué à cette évolution.
De 1700 à 1785.
C’est au cours du 18e siècle que le rôle de soliste du basson a été fort important. De nombreuses sonates et concertos ont été écrits à cette époque. (On ne peut manquer de rappeler que Vivaldi lui a consacré près de 40 concertos !).
Durant cette période, le basson évolue peu. Le clétage n’est pas encore inventé mais on commence à réfléchir sur son évolution. On commence à imposer main droite en bas et main gauche en haut, laissé alors au choix du musicien.
Les orchestres commencent à s’étoffer, et le basson devient vite indispensable.
Le 19ème siècle (à partir de 1785).
Le 19e siècle est assurément la grande époque de la facture des instruments à vent. D’innombrables essais ont été effectués par un grand nombre de facteurs. Savoir pourquoi telle amélioration technique est acceptée par les musiciens, plutôt qu’une autre, est une question bien complexe. Il est certain qu’il existe une certaine pesanteur naturelle qui défavorise les facteurs révolutionnaires. Les musiciens savent combien de temps et de travail nécessite un changement de doigtés. Mais combien d’autres critères entrent en jeu : l’oreille qui elle aussi, a une certaine inertie pour adopter un nouveau timbre, le prix de l’instrument, ou la difficulté à fabriquer de nouveaux instruments. Tout cela peut être défavorable à une certaine évolution.
C’est à cette époque que commence la différentiation entre les deux systèmes. Nous en reparlerons dans le chapitre organologie.
Le 20ème siècle.
Deux marques de bassons réussissent à s’imposer : les systèmes de Buffet et d’Heckel.
Après la deuxième guerre mondiale, une crise se produit. Le système allemand (Heckel) s’impose dans le monde entier. Il perturbe les habitudes des musiciens, même en France et dans certains autres pays latins, où le basson français (Buffet) est fortement implanté.
Le basson allemand semblait plus fiable, plus facile à jouer dans le grave… Jouer du basson français devenait de plus en plus « dur »…
Aujourd’hui, le conflit entre les deux systèmes semble s’être calmé, et les deux instruments cohabitent, lorsque le basson allemand n’est pas en position de monopole.
La France est un des rares pays à proposer la spécialisation sur les deux instruments.

Source : ABC Musique
Liens : Marc Terrien


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