Le balafon est un xylophone constitué de lames de bois de tailles différentes posées sur des calebasses. Traditionnellement, le balafon se joue en marchant dans le village pour transmettre la parole. Aujourd’hui, il se joue aussi assis en duo dans les ballets.
Symbiose de l'harmonie et du rythme cet instrument est devenu le compagnon du djembé, de la danse et du contexte des fêtes traditionnelles ou du ballet.
Bien qu'au départ tous ces différents instruments se jouaient séparément, l'évolution a permis le mariage de ces parties qui forme l'esprit d'une culture riche en énergie.
La force et la puissance que dégagent ces harmonies et rythmes, sont cette magie qui provient de la terre africaine.
Plusieurs versions existent à propos de l'origine du balafon.
Toutes les versions lui donnent une origine mythique liée à des légendes. Selon certaines thèses le balafon aurait été donné aux hommes par les génies, selon d'autres thèses coloniales portugaises il serait venu d'Europe. Il semblerait que l'ancêtre de tous les balafons est le "sosso-bala" c'est à dire "l'instrument sosso".
"bala" désigne l'instrument de musique dans la langue manding.
Le sosso-bala est l'instrument personnel du roi sorcier soumangourou Kanté du royaume sosso qui succéda à l'immense Empire du Ghana qui s'écroula à la fin du XIIè siècle.
Soumangourou était un redoutable chef de guerre et un excellent musicien. Selon la légende, un jour qu'il se promenait seul en brousse, les génies dont il était l'ami lui montrèrent un instrument qu'il n'avait encore jamais vu. Il observa l'instrument et la manière dont jouaient ses amis. Revenu chez lui, il se mit au travail et fabriqua un instrument bien ressemblant à celui qu'il avait vu la veille. Le "sosso-bala" est le nom de ce premier instrument fabriqué par Soumangourou et dont il jouera seul. Personne n'avait le droit de jouer l'instrument du roi. Pourtant un jour qu'il était en pleine partie de chasse, Soumangourou entendit le son de son "sosso-bala". Il arrêta immédiatement sa partie de chasse et rentra au palais afin de châtier celui qui osait transgresser son interdiction. Lorsque soumangourou arriva devant le joueur qui n'était autre que le griot Diakouma Doua, il fut impressionné par le talent et la beauté du chant que celui-ci improvisa pour le louer. Lorsque le griot s'arrêta de jouer, le roi lui dit : "bala fo sa ké", "joue donc l'instrument". C'est de là que vient le nom connu "balafon" (de bala = instrument et fon = jouer). Par ailleurs le griot Diakouma Doua se fit appeler dès lors "Balafaseké" Kouyaté.
Source : Art Traditionnel Africain, Yembe
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