On joue surtout de ces cloches de fer de couleur noire en Afrique, dans des pays comme te Togo, le Cameroun, le Nigeria et le Congo. Celles de droite doivent leur nom aux Yorubas.
Elles furent introduites aux Caraïbes et au Brésil par les Bantous (qui les appellent "ngonge", ce qui signifie (« temps et respect ») et les Yorubas (qui les nomment "agogo"), ces deux ethnies les considérant comme un symbole de leur appartenance profonde à la culture africaine. On entend le son caractéristique des cloches agogos, particulièrement clair, éclatant et riche d'harmoniques, dans la plupart des rituels candomblé et les sambas de rue du Brésil. Elles sont en général accordées par intervalles d'un tiers, d'un quart ou d'un cinquième de ton et leurs formes diffèrent.
Les tintements nets qu'on entend dans la musique brésilienne sont permis par l'effet ressort de leur poignée, qui après une brève pression de la main gauche, retrouve immédiatement sa position originale. L'une des plus étonnantes doubles cloches d'Afrique (à gauche sur l'illustration) vient du Ghana, où on l'appelle "gonkogui". Frappée avec une baguette, elle résonne comme une cloche à bétail, mais si l'on utilise une mailloche, elle émane des sons plus doux, plus chauds et plus ronds.
On peut aussi en transformer la sonorité en pointant l'ouverture de la plus grosse cloche vers son estomac, en la frappant avec une baguette de bois et la pressant aussitôt après sur le ventre, ce qui permet au son de s'évanouir doucement.
Cette technique demande une certaine pratique, mais offre des sons aussi agréables qu'intéressants (voir le gamamia, dans la cinquième partie).
Source : Töm Klöwer, Percussions et Rythmes du Monde (Binkey Kok Publications)
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