La Danse, plus qu'un loisir

Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire de l'humanité, la danse a fait partie des activités de l'homme. L'époque préhistorique ou le néolithique ont laissé de nombreux témoignages (scènes de danse, instruments de musique,...) les plus anciennes civilisations également, telle la civilisation indienne, notamment la religion Shivaïte qui considère que Shiva ne prononce pas le monde, il le danse.
Selon cette cosmologie, la matière, la vie, la pensée, ne sont pas que des relations énergétiques, du rythme, du mouvement, une attraction mutuelle, une danse en quelque sorte. D'ailleurs, les danses furent à l'origine rituelles, totémiques, sacrales, religieuses, parfois érotiques ou orgiatiques. C'est ce que furent aussi de nombreuses danses populaires et folkloriques de l'ancien temps dont certaines sont dansées encore de nos jours.

Nous retrouvons, dans l'espace clos de nos dancings et de nos boîtes de nuit, ou les espaces à ciel ouvert des bals populaires et des raves, les " aires de danse" et les "clairières sacrées" des temps jadis. Lorsque nos jeunes et nos moins jeunes "s'éclatent" dans les lieux festifs qu'ils ont choisi, et avec un niveau sonore très élevé, ils refont ce que faisaient les anciens et éprouvent des sentiments et des émotions semblables. Dans cette "aire de danse" subjugués par la musique et les rythmes, loin des préoccupations et des contraintes extérieures, la charge émotionnelle va atteindre une forte intensité, les danseurs vont parvenir à un état d'exaltation et de bien être qui correspond à l'état d'ivresse mystique que l'on éprouvait jadis.
Cette attirance inconsciente pour la danse, le mouvement, le rythme, la musique, la communion, est donc quelque chose qui fait partie de l'homme, qui est profondément ancré en lui. Ceci explique que l'homme a toujours aimé la musique et la danse : des danses folkloriques (bourrée, branle,...) au menuet tranquille jusqu'aux tourbillons étourdissants de la valse et à la frénésie du Rock, l'homme, quelque soit son âge s'est laissé griser par les rythmes.

La danse est sans doute la meilleure méthode pour combattre le stress et garder la ligne, s'amuser et oublier les ennuis quotidiens que notre société moderne s'ingénie à multiplier. Le fait d'écouter une musique et son rythme vous donne instinctivement l'envie de danser seul, en groupe ou en couple. Aucune tranche d'âge n'échappe à cette attirance et même les retraités, oubliant leur sciatique ou leur lumbago ont envie d'aller frétiller sur la piste et remuer des gambettes comme au bon vieux temps. Les guinguettes les font guincher et swinguer comme des jeunes. Ça leur met 20 ans de moins dans le coeur et leurs yeux brillent comme des lampadaires. Regarder les enfants dans les fêtes familiales ou les bals populaires, même à 5 ou 6 ans, ils ont envie de danser, de bouger, de se laisser emporter par les rythmes. En même temps, chaque musique, chaque rythme fait naître des sentiments, des émotions différentes. Vous avez le côté festif, trépidant des rythmes exotiques et tropicaux, les rumbas frotteuses et coquines, les tangos amoureux, passionnés et souvent érotiques, les swings qui balancent, la frénésie acrobatique du rock endiablé, les salsas très calientes, les sevillanas endiablées, les cha-cha-cha qui vous mettent le feu... partout. Dans certains lieux de danse, les fox-trot, java, passo-doble déchaînent le public amateur de musette. Sur un air d'accordéon, vous vous laissez emporter dans le rêve. Que ce soit le bal musette du roi accordéon, la boîte chic avec grand orchestre, la boîte jeune et branchée, la discothèque ou la rave-party, tout le monde s'éclate. Mieux encore, l'engouement, la passion même, est tel, que les jeunes qui ignorent les danses "anciennes" (tango, valse, boléro...) s'inscrivent massivement dans des cours, pour apprendre toutes les danses, à bien les danser, car il y a dans la danse un indéniable côté esthétique qui n'est pas l'apanage de la grande danse classique. Dans une boîte ou un club, un bon danseur ou une bonne danseuse sont regardés, admirés, recherchés. Le fait d'avoir un tel partenaire est encore plus grisant, c'est le plaisir pur. Aujourd'hui, l'amour de la musique et de la danse a brisé tous les tabous.
Il n'y a ni danses ni musiques ringardes. Les groupes et musiques folkloriques sont en plein boum selon les sondages, les rythmes exotiques sont appréciés pour plus de 40%, d'une tranche d'âge 35-50 ans, 70% aiment danser en couple, bref la danse fait son grand retour, et après avoir brûlé les tabous vous invite à brûler les planches.

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