Chez les Grecs, la civilisation a atteint un degré de maturité et d'organisation encore inégalé auparavant. Les arts en général y tinrent une place prépondérante. L'enseignement des arts était partie intégrante de l'éducation du futur citoyen et du futur soldat. Aussi, Platon, Socrate et Aristote se sont prononcés respectivement en faveur de l'utilisation de la danse dans leur philosophie respective de l'éducation du jeune homme. La danse était utilisée afin de permettre l'intégration, l'unité du corps et de l'esprit. On était convaincu que ceux, qui honoraient les dieux dans l'exécution des plus belles danses, étaient de meilleurs soldats. La danse faisait donc partie de l'entraînement militaire du futur soldat car elle devait développer la beauté physique, la santé et le courage. Il existait au moins dix-huit danses pyrrhiques, en solo, en duo, ou en ensemble, qui étaient des danses de guerre mimées, par lesquelles les soldats devaient atteindre la coordination entre le corps et l'esprit, la force musculaire et la discipline nécessaire afin de devenir un soldat supérieur sur le champ de bataille. Les gymnopédies possédaient des vertus semblables aux pyrrhiques, c'est-à-dire celles d'exalter les vertus guerrières des soldats.
En Grèce, on dansait aussi en l'honneur des dieux, afin de leur rendre hommage et d'apaiser leurs colères, car encore là les croyances ont joué un rôle important. Terpsichore était la muse de la danse et c'est elle qui présidait aux assemblées religieuses. Terpsichore était la fille de Zeus et de Mnémosine et c'est elle qui devait intercéder auprès des dieux de 'Olympe pour que la paix et la prospérité règnent sur l'empire grec.
Le théâtre grec a utilisé aussi largement la danse qu'on nommait alors "Cheironomie" et qui s'apparentait plus à une pantomine rythmée qu'à la danse telle que nous la connaissons aujourd'hui, car alors elle incluait tout l'art du mouvement humain.
Ces trois catégories de danse: guerrière, religieuse et de tragédie, étaient considérées par Platon comme étant des danses nobles. Il n'est pas certain que les Grecs les divisaient ainsi car le théâtre grec était souvent l'endroit où s'exécutaient les cérémonies religieuses, tout comme c'était l'endroit où l'on racontait l'histoire des guerres passées. Le théâtre était l'illustration de la vie grecque et cette vie était largement imprégnée de traditions et de croyances. En plus des danses nobles, Platon considérait qu'il existait une seconde classe de danse: les danses ignobles. Ces danses illustraient ce qui était misérable et laid. On y retrouvait les danses Bacchiques, réalisées lors de fêtes, la Cordax, danse comique et lascive, accompagnée de déhanchements immodérés et de mouvements vulgaires, et aussi la Sikinnis, danse de satire.
Qu'elles soient nobles ou ignobles, les danses grecques antiques avaient atteint un raffinement plus poussé que celui des sociétés précédentes. Elles étaient plus artistiques, plus expressives et variées que celles des Égyptiens. Elles permettaient la représentation physique d'une idée.
**** par France Bourque et Michel Landry
LA DANSE AU FIL DES AGES   GENERALITES