Danses anciennes

ALLEMANDE            BOURREE            CANARIE            CHACONNE            CONTREDANSE            COTILLON            COURANTE            FORLANE            GAILLARDE            GAVOTTE            GIGUE            LOURE            MENUET            MUSETTE            PASSACAILLE            PASSEPIED            POLONAISE            RIGAUDON            SARABANDE            SICILIENNE            TAMBOURIN           


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L'ALLEMANDE
Origine :
C'est une danse d'origine souabe. Thoinot Arbeau, dans son Orchésographie (1589) , dit d'elle : «C'est une danse pleine de médiocre gravité, familière aux allemands».
Historique :
Au XVIème siècle, l'allemande adopte des formes assez variables. Les premières allemandes publiées sont celles de Tielman Susato et de Pierre Phalèse.
Au XVIIème, elle devient la première danse de la suite (et elle est suivie de la courante).
Au XVIIIème siècle, c'est une danse de couple, très en vogue à partie de 1760, et qui sera rapidement associée à la contredanse.
Caractéristiques :
Thoinot Arbeau la décrit comme suit : « En dansant l'Allemande, les jeunes hommes quelquefois dérobent les damoiselles, les ostant de la main de ceulx qui les meynent, et celui qui est spolié se travaille d'en r'avoir une aultre ».
C'est une danse grave, binaire.
Elle ne contient aucun pas obligé et c'est sans doute cette liberté qui en fait son succès.
Vers 1760, une nouvelle danse appelée elle aussi Allemande, fait son entrée dans les salons parisiens. C'est une danse de couple, où les partenaires enchaînent des figures compliquées. Son caractère est plutôt léger. Elle est apparentée à une sorte de « pré-valse ». Malpied et Guillaume en donnent une description précise.

LA BOURREE
Origine :
La bourrée est, initialement, une danse populaire. Selon Pierre Rameau - mais aussi quelques autres spécialistes - elle est originaire de la basse Auvergne, mais il semble qu'elle se danse également dans le Berry, le Bourbonnais, le Limousin ou le Languedoc [Mais il est à signaler que Furetière, lui donne comme origine le Pays Basque].
Historique :
C'est au XVIIème siècle qu'elle devient danse de société. Michaël Praetorius la cite dans son ouvrage Syntagma Musicum (1615).
Caractéristiques :
C'est une danse de société à deux temps (binaire), avec une anacrouse. Mais, on la trouve parfois à trois temps. Selon les théoriciens, c'est une danse gaie [Richelet], voir fort gaie [Corneille], à mouvements très rapides [Talbot]. Son pas de base est le pas de bourrée. Elle entre dans la composition de bon nombre d'autres pas.
La bourrée se danse par couple.
Jean Jacques Rousseau la définit ainsi [Dictionnaire, 1768] : « La bourrée est à deux temps gais, et commence par une noire avant le frappé. Elle doit avoir, comme la plupart des autres danses, deux parties, et quatre mesures, ou un multiple de quatre à chacune. Dans le caractère d'Air, on lie assez fréquemment la seconde moitié du premier temps et la première du second par une blanche syncopée ».
Description :
                                

LA CANARIE
Origine :
C'est une danse française imitant les traditions des Iles Canaries. Elle apparaît à la fin du XVIème siècle. Elle est mentionnée par Thoinot Arbeau, dans son Orchésographie (1588), et en Italie par Negri et Caroso.
Historique :
Elle serait arrivée en France, en passant par l'Espagne. Les exemples les plus connus de cette danse datent du XVIIème siècle.
Caractéristiques :
C'est une danse à deux temps ternaire. Elle doit s'exécuter un peu plus rapidement que la gigue ou la saltarelle. Son pas est proche de celui de la gigue.
C'est une danse de couple, où les partenaires, face à face, s'avancent et reculent, combinant - selon leur bon vouloir - les pas sautillés et les frappements de pieds.

LA CHACONNE
Origine :
Bien que nous venant d'Espagne, rien ne semble plus difficile de discerner la véritable origine de la chaconne. Furetière, nous la donne d'origine mauresque, alors que Jean Jacques Rousseau hésite en l'Italie et l'Espagne. Pourtant, selon Lope de Vega, elle serait "venue des Indes" [d'Amérique] et formerait des variations sur un accompagnement vocal et instrumental.
Historique :
Cervantes, en 1610, note que la chaconne est une danse pour le bas peuple (servantes et domestiques), qui serait accompagné par le chant de muletiers et des castagnettes. D'Espagne, elle passera en l'Italie au XVIIème siècle [c'est sans doute pour cette raison que Rousseau hésite entre ces deux provenances].
Elle apparaît en France au XVIIème siècle, où elle est exécutée pour la première fois en 1625 dans Le Ballet des Fées de la Forêt de Saint Germain. Sous l'influence de Lully, elle se transformera en une très longue pièce. Elle sera pratiquée jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. Nous la retrouverons de temps à autres au cours des XIX et XXèmes siècles, où elle est souvent confondue avec la passacaille.
Caractéristiques :
C'est une danse ternaire. Selon L'Affilard, elle est plus rapide que la passacaille. Mais elle est, avec la passacaille, l'une des danses les plus longues, car elle comporte une grande variété de pas et de formules qui en font toute sa richesse.
Cette danse s'exécute sur une basse obstinée, sur laquelle se déroulent des variations.

LA CONTREDANSE
Origine :
Cette danse naît en >Angleterre [Country Dance]. Rapidement elle traverse la Manche grâce au maître à danser anglais Isaac et se diffuse en Europe. Les contredanses anglaises reprenaient souvent des airs populaires et traditionnels anglais.
Historique :
Cette danse anglaise va connaître une très grande popularité en France, notamment durant tout le XVIIIème siècle, restant encore à l'honneur sous le Consulat, malgré l'arrivée de la valse et du quadrille. Bien que la musique ait une consonance populaire anglaise [proche de Greensleeves], cette danse, sous la pression de l'étiquette française, devient très stylisée.
Les français créèrent, vers 1740, la Contredanse Française - qui est l'ancêtre du quadrille.
Danternaux, un maître à danser lyonnais, composa de très belles contredanses.
Nous pouvons observer que la contredanse est encore très prisée, de nos jours, au Québec.
Caractéristiques :
C'est une danse gaie, aux airs très simples, à deux temps (binaire ou ternaire).
Elle utilise un pas de bourrée, auquel s'ajoute un demi-contretemps et un pas de gavotte (mais ce peut, également, être un pas de menuet). Toutes ces figures sont obligées et elles sont complétées par d'autres optionnelles. Elle utilise des pas marchés très souples.
Dans cette danse, on ne change pas de partenaire et il n'existe pas de jeu de bras, car l'on se tient par la main.
Ce sont des danses très prisées, car elles sont faciles à mémoriser. Les figures à exécuter sont annoncées par le Rigaudonnier.
Il est malheureusement à remarquer que le phénomène de la contredanse contribua à appauvrir le répertoire des danses de bal.
Il existe deux type de contredanses :
L'anglaise : Chaque couple exécute une série de figures, à tour de rôle, en changeant de place avec le couple voisin. La série sera répétée jusqu'à ce que tous les couples retrouvent leur place initiale. Il y aura donc autant de reprises de l'air qu'il existe de couple en scène.
La Française : Les couples sont disposés en carré, et exécutent une contredanse issue du cotillon.
Description :
Sur chaque musique, il peut exister plusieurs chorégraphies, à partir du moment où les figures de bases sont intégrées dans le schéma directeur. Ce qui explique que l'on ne puisse fournir une description type.

LE COTILLON
Origine :
C'est une danse française qui apparaît au début du XVIIIème siècle (elle est citée pour la première fois dans le Recueil de danses de Feuillet - en 1705). Puis, progressivement, elle gagnera l'Allemagne.
Historique :
Très en vogue en France, au XVIIIème siècle, elle continuera à faire le bonheurs des danseurs durant le XIXème siècle. Mais, entre temps, elle aura évolué, prenant des formes de plus en plus élaborées.
C’est une danse de fin de bal.
Caractéristiques :
C'est une danse de couples que le Dictionnaire de Trévoux décrit comme une variété de contredanse. Un couple montrait la figure que les autres couples répétaient.
C'est une danse à deux temps, très rapide.
Elle est exécutée à deux ou quatre couples disposés en carré. Le nombre de pas est limité et simple (ce qui explique sont succès auprès du public).
Elle adopte une forme en rondeau (sept couplets alternant avec un refrain).

LA COURANTE
Origine :
C'est une danse d'origine française. Elle est mentionnée pour la première fois par Claude Gervaise dans ses Danceries (1550). Puis Thoinot Arbeau la décrit dans son Orchésographie (1588). Thomas Morley (in Plaine et Easie Introduction) la décrit de même.
Historique :
Apparue au XVIème siècle, la courante évolue au XVIIème siècle et passe du Bransle Courant à deux danses de formes bien distinctes :
Une version italienne, la Corrente (plutôt vive)
Une version française, la Courante (danse plus lente)
Très prisée par le Roi Louis XIV, qui en fait l'ouverture des bals, la courante française disparaît des salles au cours du XVIIIème siècle, puisque Jean Jacques Rousseau mentionne dans son Dictionnaire qu'elle est tombée en désuétude. Elle est en fait remplacée par le menuet.
Caractéristiques :
La courante française était plus noble et majestueuse que son homologue italienne. Pierre Rameau et Masson la note comme noble et grave, et Quantz la qualifie de majestueuse.
C'est donc une danse à trois temps, qui s'exécute par couples solistes, sur des pas glissés en diagonale.
Jean Jacques Rousseau (Dictionnaire, 1758) la décrit comme suit : "[elle est] ainsi nommée à cause des allées et venues dont elle est remplie plus qu'une autre".
C'est une danse qui comporte une série de pas obligés, des pas longs et des pas courts. Elle peut être simple ou figurée.
Description :
                                

LA FORLANE
Origine :
C'est une danse populaire italienne du XVIème siècle. Si Brossard et Rousseau la donne pour originaire de Venise, d'autres pense qu'elle nous vient du Frioul (dont les habitants sont appelés frioulants ou forlanes).
Historique :
Pendant longtemps, elle étaient surtout réservée aux bals populaires et aux divertissements des gondoliers vénitiens. Au XVIIème siècle, elle devint une danse très appréciées des cours. Elle s'est transformée progressivement pour arriver, durant la période baroque, à devenir une danse proche de la gigue.
La forlane apparaît en France dès le début du XVIIIème siècle. L'Allemagne l'accueille également. Elle disparaîtra durant le XIXème siècle.
Caractéristiques :
C'est une danse à deux temps (mais ternaire), qui comporte une anacrouse. Vive, elle se danse en couple. Rousseau la décrit comme une danse fort gaie, mais qui forme un mouvement modéré, entre la gigue et la loure. Il n'y a pas de pas qui lui soit spécialement dédié. Feuillet décrit pas moins de quatorze chorégraphies différentes se rattachant à la Forlane.

LA GAILLARDE (OU CINQ PAS)
Origine :
C'est une danse d'origine italienne, très proche du saltarello. Mais certains opteraient pour une origine française.
Historique :
La gaillarde apparaît au XVIème siècle. Elle est souvent couplée à la pavane, dont elle utilise le même matériel mélodique. Elle parvient en France sous le nom de « romane » ou « romanesca ». Elle restera pratiquée jusqu'au milieu du XVIIIème siècle, où elle laissera la place au couple Allemande - Courante.
Elle portera également le nom de Cinq Pas.
Caractéristiques :
C'est une danse à trois temps qui fonctionne sur un schéma de cinq pas (ce qui explique son second nom).
La gaillarde se danse en couple, mais elle comprend de grand solos ou la femme et l'homme peuvent démontrer leur agilité, puisque toutes les combinaisons sont possibles.
Il existe plusieurs types de gaillarde et la « Lyonnaise » n'en n'est qu'une parmi tant d'autres.

LA GAVOTTE
Origine :
C'est une danse populaire française. Elle est originaire du Lyonnais ou du Dauphiné [Pierre Rameau], mais certains pensent qu'elle le serait plutôt de la région de Gap.
Historique :
Cette danse entre au répertoire des danses de cour au XVIème siècle. Pour Thoinot Arbeau [Orchésographie, 1589], la gavotte dérive du bransle double, dont elle conserve une parenté rythmique évidente. Puis Lully l'introduit dans le catalogue de ses ballets et opéras. A la fin du XVIIème siècle, nous la retrouvons en Angleterre, mais aussi en Allemagne et un peu partout en Europe.
Caractéristiques :
C'est une danse de société à deux temps (binaire), avec, le plus souvent, une anacrouse, et qui se danse en ligne ou en cercle. Elle est de forme binaire simple, avec reprise de chacune des deux parties. Selon Furetière, Richelet et Corneille, c’est une danse gaie. Jean Jacques Rousseau précise même que c'est "un mouvement gracieux, souvent gai, quelque fois tendre et lent".
Son pas de base est le pas de gavotte. Il entre dans la composition de bon nombre d'autres pas utilisés en chorégraphie : "Jeu du Baiser", "Jeu du Bouquet".
Description :
                                

LA GIGUE
Origine :
Selon Brossard, Walter et Richelet, la gigue est une danse d'origine anglaise ou irlandaise. La légende raconte qu'elle a été importée par le luthiste français Jacques Gaulthier, de retour d'exil en Angleterre. En effet, A. Dauzat mentionne la proximité du terme gigue et celui allemand de Geiger (violon), la gigue étant en ancien français un instrument à corde.
Historique :
La gigue anglaise remporte de nombreux succès auprès de la cour élisabéthaine, en Angleterre et en Écosse.
La gigue française, pour sa part, fait ses débuts chez les luthistes, où elle fait les bonheur des danseurs. Elle arrive à la cour sous le règne de Louis XIV. Elle disparaîtra progressivement vers la fin du XVIIIème siècle, mais nous trouvons encore sa trace au début du XIXème siècle. Pourtant, Jean Jacques Rousseau [Dictionnaire de Musique, 1768] remarque :" Ces airs sont entièrement passés de mode ; on en fait plus du tout en Italie et l'on en fait plus guère en France".
Caractéristiques :
C'est une danse binaire simple ou composé. L'anacrouse n'est pas toujours présente. Quantz et Walter s'accordent à lui donner un tempo rapide. C'est une danse de caractère simple et rustique, mais brillante de par ses sauts. On la danse en solo ou à plusieurs, en frappant vivement des talons et en faisant des pas très rapides.
Le pas est le chassé de gigue, le contretemps de pas de bourrée et le pas de sissonne.

LA LOURE
Origine :
Danse populaire de la fin du XVIIème siècle, originaire de Normandie (mais certains pense plutôt du Poitevin) et qui s'exécutait sur un accompagnement de loure, sorte de cornemuse.
C'est donc un danse plutôt rustique.
Historique :
Cette danse fut exécutée vers la fin du XVIIème et jusqu’au milieu du XVIIIème siècle. Mais après 1750, elle disparaît.
Caractéristiques :
Selon Brossard, c'est un mouvement lent et grave. De tempo modéré et ternaire, elle débute par une anacrouse. Son premier temps est fortement marqué.
Si vers la fin du XVIIème siècle, les compositeurs insistent sur ses caractères paysans, le XVIIIème va lui apporter une abondante ornementation, mais lui conserve son aspect pesant.
Elle utilise des pas identiques à ceux de la sarabande.
C'est une des danses les moins prisées et les moins utilisées.

LE MENUET
Origine :
Selon Brossard, Walter et Pierre Rameau, cette danse semble originaire du Poitou (notamment avec les bransles du Poitou, des bransles à mener). Mais certains préfère y voir l'Anjou.
Historique :
C'est avec Jean Baptiste Lully que le menuet connaît son heure de gloire. C'était la danse préférée de Louis XIV. Il remplaça la courante. Puis rapidement, le menuet fut dansé dans toute l'Europe (Allemagne, Angleterre, Italie).
Son prestige est tel qu'il traversera la Révolution Française sans problème aucun, restant au répertoire des plus grands danseurs qu'ils soient professionnels ou amateurs.
Caractéristiques :
C'est une danse ternaire. De caractère fort gai et de mouvement fort vite [S. Brossard], mais également décrite comme de caractère léger [L'Affilard] et de mouvement très rapide [Talbot] - donc contraire aux idées reçues. C'est sans doute pour cette raison que le style doit être net et précis. Ce qui en fait le modèle même de la Belle Danse.
Le menuet est formé d'un seul pas avec des variantes et des figures obligées.
Sur scène, les chorégraphies du menuet sont plus savantes les unes que les autres, mêlant à la fois le pas de menuet et les pas théâtraux.
Description :
                                

LA MUSETTE
Origine :
C'est une danse populaire française.
Historique :
Cette danse connut de nombreux succès dans les cours de Louis XIV et Louis XV.
Caractéristiques :
C'est une danse binaire ou ternaire. De caractère naïf, pastoral et doux, cette danse est une forme rustique de la gavotte. Elle se danse selon un mouvement un peu lent.
C'est, par excellence, la danse des personnages de bergers.

LA PASSACAILLE
Origine :
C'est une danse d'origine espagnole, une danse de couple exécutée dans la rue.
Historique :
Apparue au XVIème siècle, elle arrive en Italie au XVIIème siècle et en France un peu plus tard (vers le milieu du XVIIIème seulement). Si en France, la scène l'accueille avec succès, l'Allemagne préfère lui réserver la part instrumentale qui lui permettra de traverser les temps, puisqu'au XXème siècle, la passacaille est encore choyée par certains compositeurs.
Caractéristiques :
C'est une danse à trois temps, de tempo modéré. C'est une pièce longue, qui comporte une série de variations. La passacaille est proche de la chaconne. Sa chorégraphie est très élaborée et ses longueurs réclament de la part des artistes qui les interprètent de grandes qualités d'endurances, expressives et techniques.
Description :
                                

LE PASSEPIED
Origine :
C'est au XVIème, à la cour de Bretagne, qu'apparaît le passepied. Cette danse est citée par Rabelais et Thoinot Arbeau comme étant un genre de bransle.
Historique :
Danse populaire, elle fit son entrée à la cour de Louis XIV.
Initialement, c'était une danse binaire et modérée. Mais à la cour du Roi soleil, elle devins ternaire et très rapide. Elle y était dansée sur des pas de menuet et par couple. Au XVIIIème siècle, elle entre dans la suite instrumentale. Puis vers la fin de ce siècle, elle disparût progressivement. Elle ne fera qu'une brève apparition dans certaines pièces de l'extrême fin du XIXème (voire début du XXème siècle).
Caractéristiques :
C'est une danse ternaire. Vive et gaie, Talbot et Masson la décrivent comme étant très rapide, alors que Quantz note simplement qu'elle plus rapide que le menuet. C'est une danse à figures qui s'exécute en couple qui se placent en parallèle et non en miroir. Il existe de nombreuses chorégraphies, transcrites par Feuillet.
Son pas de base est le pas de menuet. Les pas étaient glissés, les pieds se croisaient et s'entrecroisaient - ce qui explique son nom de passepied.
Le passepied est souvent exécuté par paire, et pour former une structure ternaire, la première était répétée après la seconde.
Au théâtre le passepied est réservés aux rôles de matelot, bergers (ou bergères) et Zéphyrs.

LA POLONAISE
Origine :
Comme son nom l'indique, cette danse est originaire de Pologne.
Historique :
Elle semble apparaître à l'extrême fin du XVIème siècle à la cour de Pologne. Ce serait la danse qu'auraient exécutés les polonais lors de l'accession au trône d'Henri III d'Anjou (Cracovie, 1574). Pourtant sa description en tant que danse ne remonte qu'au XVIIIème siècle.
Elle était jouée et dansée lors des cérémonies de mariage.
Caractéristiques :
C'est une danse de rythme ternaire et modéré (mais les polonais la décrivent comme étant lente et marchée). Son caractère est majestueux et processionnel.

LE RIGAUDON
Origine :
C'est une danse populaire. Elle semble originaire du sud des Alpes et du Languedoc, mais Pierre Rameau, la situe plutôt du côté de la Provence.
Historique :
Elle fait son apparition vers le XVIIème siècle. Jean Jacques Rousseau, dans son Dictionnaire de Musique (1768) note une petite histoire à ce propos : « ouï dire à un Maître à danser que le nom de cette Danse venoit de celui de l'inventeur, lequel s'appeleroit Rigaud ». Mais rien ne vient confirmer cette assertion.
Vers le milieu du XVIIIème siècle, il disparaîtra progressivement et ne fera sa réapparition que vers l'extrême fin du XIXème siècle.
Caractéristiques :
C'est une danse de société à deux temps (binaire), comportant parfois une anacrouse. Danse de couple, le rigaudon se danse en cercle d'un pas que Charles Campan [Dictionnaire de la Danse, 1787] décrit comme suit : le pas se fait de manière fort singulière puisqu'il se fait " à la même place sans avancer ni reculer... ce n'est que la jambe qui agite la hanche et la brise tout de suite. Les deux pieds étant à terre, vous pliez et vous relevez en sautant".
Son tempo est rapide. Quantz la qualifie de danse gaie, et d'Alembert décrit le mouvement vif.
Son pas de base est le Pas de Rigaudon. Il entre dans la composition de bon nombre d'autres pas chorégraphiques.
Au théâtre, le rigaudon est réservé aux rôles de matelots ou de personnages champêtres.
Description :
                                

LA SARABANDE
Origine :
Originaire d'Amérique Latine [en 1539, nous trouvons trace de zarbanda à Panama], elle fait son entrée en Europe par l'Espagne, ou plus exactement l'Andalousie, au XVIème siècle [Alors que Richelet la donne comme étant originaire d'Espagne, Mersenne lui préfère une origine mauresque]. Mais les études de C. Sachs et D. Devoto pense qu'elle serait passée par Séville.
Historique :
L'histoire de la sarabande semble un peu plus compliqué qu'il n'y paraît. En effet, selon la description de Juan de Mariana [Tratado contra los juegos publicos - 1609]la sarabande est "si lascive dans ses paroles, si impudique dans ses mouvements qu’elle suffit à enflammer même les personnes les plus honnêtes". Ce jugement est sans doute proche de la vérité, puisque philippe II la fait interdire en Espagne en 1583 (mais, comme tout interdit, elle continue à être dansée). Il semblerait que cette sarabande soit, alors, une danse rapide et animée.
C'est vers le début du XVIIème siècle que la sarabande arrive en France. Richelieu, lui-même, aurait dansé la sarabande devant Anne d'Autriche, en 1635. C'est vers 1650 que son tempo ralentit. La cour de Louis XIV va donc la pratiquer dans sa version lente, digne, gracieuse et majestueuse. Et c'est donc sur un rythme lent et ternaire qu'elle s'impose. Toutefois, il semblerait que la version vive perdure outre Manche.
Les danseurs délaisseront la sarabande à partir de 1750. Ce ne sera que vers l'extrême fin du XIXème et au début du XXème siècle que la musique va se réapproprier la sarabande.
Caractéristiques :
C'est une danse ternaire. Elle est majestueuse, lente. Pierre Rameau la décrit comme grave et noble, et Talbot lui donne un mouvement doux et passionné. Ses pas sont fait de coupés, bourrée, contretemps, pirouettes...

LA SICILIENNE
Origine :
Danse d'origine italienne à défaut de preuve qu'elle soit réellement sicilienne.
Historique :
Elle semble apparaître vers le XVIIème siècle (bien que le terme de sicilienne soit déjà utilisé depuis le XIVème siècle).
La sicilienne va connaître son heure de gloire durant toute la première partie du XVIIIème siècle.
Caractéristiques :
C'est une danse ternaire de tempo assez lent. Elle est souvent utilisée dans les scènes pastorales.

LE TAMBOURIN
Origine :
Le tambourin semble tenir ses origines de la Provence, où il est associé à l'instrument du même nom et au galoubet.
Historique :
C'est surtout au cours du XVIIIème siècle que les compositeurs écrivent des tambourins. Selon Noverre, la Camargo excellait en tambourin.
Caractéristiques :
Selon Quantz : « Le tambourin est un peu plus rapide que la bourrée et le rigaudon ». Les pas de bourrée et de rigaudon servent à l'exécution du tambourin.

GENERALITES