En général, le printemps est fêté le 21 mars, date officielle de l'arrivée de cette saison du renouveau. Pour les Roumains, la tradition est toute différente. C'est le 1er jour de mars que l'on fête le MARŢIŞOR.
Cette tradition, qui se perd dans les siècles passés, consistait à honorer son amoureuse, sa femme, sa mère ou ses soeurs en leur offrant un petit sujet porte bonheur accompagné de fils tressés dont la caractéristique essentielle était les couleurs rouge et blanche. Ces deux couleurs mêlées représentent les deux saisons qui se mélangent encore. le rouge, c'es l'hiver (peut-être parce qu'on y fait rougeoyer l'âtre) et le blanc, le printemps qui s'annonce avec l'apparition des perce-neige, fleurs symboliques du renouveau.
Aujourd'hui, cette tradition a évolué. Indifféremment, filles et garçons peuvent offrir des "marţişor" à leurs amis, leurs amours, leur famille. Mais il faut reconnaître que cette tradition a tendance à se diluer dans la mondialisation.
Le "marţişor" peut être très simple ou accompagné de sujets divers comme la coccinelle ou le ramoneur.
Considéré comme un porte-bonheur, la cordelette peut être accompagnée des symboles du bonheur tels que le trèfle à 4 feuilles, le coeur, le fer à cheval, la carte à jouer, les fleurs, le cochon ou autres signes.
Ce symbole, accompagné d'une épinglette, est porté généralement par les heureux récipiendaires pendant une à deux semaines. La confection de ces "marţişors" peut être personnelle car la seul contrainte traditionnelle st de mêmer deux brins de couleurs rouge et blanche.
La légende
Il est fort difficile de donner une explication certaine. Et donc, après avoir pris connaissance des diverses légendes, j'ai simplement décidé de vous offiri celle qui m'a paru la plus belle; c'est ainsi que vous allez rentrer dans la légende de Dochia...
Quelques centains d'années en arrière, une vieille femme du nom de Dochia avait une belle-fille qu'elle haïssait ! Un jour d'hiver glacial, Dochia lui donna un vêtement particulièrement sale, lui demandant d'aller le laver à la rivière jusqu'à ce qu'il devienne blanc comme neige.
La jeune femme entreprit de la laver avec force et courage mais, plus elle le lavait, plus il devenait noir !
C'est à ce moment qu'apparu un homme nommé Marţişor qui lui demanda pourquoi elle pleurait. Elle l'informa de son infortune.
C'est alors qu'il lui dit qu'il possédait un pouvoir magique. Il donna à la jeune fille une fleur rouge et blanche et lui dit de laver une dernière fois le tissu et de rentrer chez elle. Quand elle arriva, le linge "tait blanc comme la neige. La vieille Dochia n'en cru pas ses yeux. Elle n'imaginait pas que sa belle-fille puisse réussir le pari. Soudain, elle vit la fleur dans les cheveux de sa bru : "D'où vient-elle ?" dit la vieille, "C'est encore l'hiver !".
La vieille cru que le printemps était venu sur la montagne et partit avec son troupeau sur les sommets. En route, la pluie froide la prit et, arrivée à la cime, Marţişor lui apparut... "Comment te sens-tu ici en cette période si froide ?" lui dit-il, "Toi qui a obligé ta bru à y venir pour laver le linge au torrent ?".
Il dit à Dochia qu'il était le responsable du temps, et il disparut. La vieille Dochia resta seule dans la montagne, le gel vint et la marâtre fut changée en pierre. Tout cela fur le travail de Marţişor... et alors vint le printemps !
Depuis, le Marţişor rouge et blanc symbolise la lutte entre le bien et le mal, entre l'hiver et le printemps.
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"Cet article est extrait du mensuel "Quoi de Neuf ?" n° 88 de mars/avril 2009.