Les Roumains célèbrent eux aussi la St. Valentin depuis quelques années. Mais, si au début ils étaient vraiment enthousiastes, maintenant les adversaires de cette fête importée sont de plus en plus nombreux et préfèrent célébrer la fête du Dragobete, le 24 février.
Les siècles passés, cette fête était organisée à des dates variables, le 28 février, le 1er ou même le 25 mars. Dans la société traditionnelle roumaine, Dragobete, le fils de la vieille Dochia, était considéré comme une divinité mythologique semblable aux dieux antiques de l’amour – Eros et Cupidon. L’origine de la fête, on la retrouve dans la nature, plus précisément, dans le monde des oiseaux. Ce n’est pas par hasard que l’oiseau est l’un des symboles les plus anciens de la nature et de l’amour. Eh bien, sachez que Dragobete est également connu comme «Le Fiancé des Oiseaux», la fête marquant la période d’accouplement de ces derniers et le moment où ils commencent à construire leurs nids. C’est un des aspects que Dragobete et St. Valentin ont en commun. Ce parallèle qui apparaît entre le monde des oiseaux et celui des personnes a des motivations bien profondes, car les oiseaux étaient considérés comme des messagers divins. N’oublions pas qu’en grec, le mot «oiseau» signifiait justement «message venu du ciel».
Même si de nos jours les rites de cette ancienne fête ont été beaucoup simplifiés, voyons comment le Dragobete était célébré aux 18e – 19e siècles. Le matin du 24 février, les jeunes en habits de fête se réunissaient au centre du village ou devant l’église et partaient au bois à la recherche de perce-neige et d’autres fleurs de printemps. On croyait que ces fleurs avaient des pouvoirs miraculeux et on les utilisait pour les incantations. Les jeunes filles cueillaient aussi des violettes qu’elles garderaient près des icônes et qu’elles pouvaient utiliser pour faire des sortilèges. De même, les jeunes filles ramassaient-elles de la neige et de l’eau sur les fraisiers des bois. Selon la légende, cette eau était née du sourire des fées et avait des propriétés magiques. Les filles s’en lavaient pour devenir plus belles et pour être toujours aimées. Ensuite, les jeunes se réunissaient autour des feux allumés au sommet des collines entourant le village. La rentrée au village était toujours au centre de l’attention: c’était le moment où se définissaient les futurs couples. Ainsi, à midi, la course commençait: les jeunes filles descendaient la colline; chaque jeune homme courait après la fille qu’il aimait. S’il l’attrapait et découvrait qu’elle l’aimait à son tour, alors ils s’embrassaient devant tous les autres. Ce baiser symbolisait les fiançailles ludiques des deux amoureux pour au moins une année, mais la plupart des fois elles finissaient par un mariage. On croyait que les jeunes qui ne s’embrassaient pas ne pourraient plus tomber amoureux toute l’année. En plus, on considérait comme mauvais présage si un jeune homme ou une jeune fille ne rencontrait aucune personne du sexe opposé le jour de Dragobete, car ils ne seraient alors plus aimés tout le long de l’année. Et voilà pour le Dragobete – la fête roumaine des amoureux. Valentina Beleavski Source : Voyages Ideoz |