"Cet article est extrait du "Journal de la DAPO n° 43 de 11-12/2000."
Les us et coutumes, les chants et les danses populaires constituent un éclatant domaine de la spiritualité du peuple roumain.
Les cycles de la vie (naissance, noce, enterrement) et celui des saisons (labourage, semailles, moisson) donnent lieu à autant de manifestations folkloriques où la parole, la mélodie, la danse, le déguisement s'harmonisent pour constituer un spectacle unique par son originalité, son authenticité.
Ainsi, par exemple, les noces roumaines se déroulent selon un scénario traditionnel aux nombreux personnages principaux et secondaire. L'hôte y est transformé en participant au "spectacle". Toute la collectivité villageoise, parents, marieuse, parrain, amis, "vornici" et "colacari" (garçons d'honneur), cuisiniers, ménétriers, tous, du plus petit jusqu'au plus grand, sont de la fête, et chacun y joue un véritable rôle. En Transylvanie, on danse à cette occasion "Gaïna" (la poule, symbole de fertilité).
Les fêtes de Nouvel-An marquent l'hiver, l'na neuf. Des groupes de jeunes chanteurs de Noël s'en vont chanter les "colinde", chants de voeux qu'on n'entend qu'une fois par an, à la veille de Noël. Il y a les "colinde" sp"cialement destinés aux notables du villagen au berger, au laboureur, au chasseur, au pêcheur. Les chanteurs ajoutent parfois à leurs voeux des jeux tels que "cerbul" ou "turca" (jeux de masques), "caluserul" et "zorile" (chants et danses populaires) ou encore "capra" (la chèvre, en Moldavie).
Le printemps et l'été se fêtent également. Des fêtes, dont les origines se perdent dans la nuit des temps, marquent le début des travaux des champs. Dans la région de Fagaras et dans le Maramures, le premier laboureur qui sort aux champs est fêté, c'est "plugarul" ou "tinjaua".
A la formation des troupeaux de moutons en vue du pacage alpin, on chante et on danse "sîmbra oilor" (rassemblement des moutons) ou "masurisul laptelui" (mesurage du lait).
Outre ces fêtes, on relève toute une série de foires et de "nedeie" (fêtes foraines) qui se déroulent tout au long de l'année.
En mars, à Halmagiu, département d'Arad, se tient "tîrgul sarutului" (foire du baiser). En mai, à Bra-ov, c'est le tour de "sarbatoarea junilor" (fête des jeunes hommes). En juillet, sur le mont Gaina, département d'Alba, c'est la fameuse "Foire aux jeunes filles du mont Gaina". En août, à Prislop, qui touche aux départements de Bistrita-Nasaud, Maramures et Suceava, on se réjouit à la grande fête "Hora de Prislop", tandis qu'en septembre, à Bran, on organise "Ravasitul oilor" (dispersion des moutons).
La Roumanie est vraiment le pays d'un riche et divers folklore bien authentique et toujours extrêmement vivant.
"Cet article est extrait du "Journal de la DAPO n° 43 de 11-12/2000."