La danse basque (2)

Les danses basques sont une des bases du folklore basque et occupent une partie très importante de cette culture. Il existe plusieurs centaines de danses traditionnelles basques, chacune ayant sa propre histoire. Les caractéristiques des danses varient souvent en fonction du territoire historique ou de la province dans laquelle on se trouve. Plusieurs de ces danses sont très anciennes et remontent à la nuit des temps. Il s'agit plutôt de danses rituelles exécutées lors de cérémonies ou de circonstances particulières. A la base, ces danses étaient exécutées par les hommes et incluaient des bâtons ou des épées que les danseurs utilisaient dans leur chorégraphie. A côté de ces danses anciennes à caractère sacré, on retrouve également des danses plus modernes à caractère social qui sont soit des arrangements de danses traditionnelles, soit des nouvelles chorégraphies basées sur des danses populaires mais qui, très souvent, dérivent des danses de célébrations du passé.

Beaucoup de danses s'attachent à recréer ou simuler des situations ou évènements et s'interprètent lors de fêtes commémoratives ou d'occasion particulières. Il est difficile d'élaborer un classement de toutes ces danses folkloriques tant les paramètres de classifications peuvent être différents en fonction de l'auteur du classement.

Juan Antonio Urbeltz, par exemple, utilise des critères morphologiques et chorégraphiques dans l’élaboration d’un système de classification des danses basques, alors que le folkloriste basque José Antonio Quijera emploie des critères formels et chorégraphiques.

Si on considère les différentes typologies de danse, il faut signaler trois types de figure :
- les danses de procession ou de place, basées sur les fêtes qui se célébraient dans les processions et auxquelles la participation était populaire et spontanée, ont contribué à développer le répertoire des groupes de danses existants, tant il est vrai que l’on continue toujours à organiser dans toutes ces processions, surtout dans les parties rurales du pays, ce type de bals populaires et spontanés qui invitent tous les processionnaires et les visiteurs à participer
- les danses des épées, qui possèdent un lien évident avec les variantes européennes du même type. Leur interprétation, toujours liée à la commémoration ou à la mise à l’honneur, rappelle la danse rituelle durant laquelle le peuple soutient avec respect chaque groupe de danseurs
- les danses de fin de festivités : ce type de danses est pratiqué pour marquer la fin de festivités ou d’événements particuliers, comme le carnaval. Elles ont servi de couronnement symbolique à la dissolution de la fête, représentant une bagarre, un chahut et la crémation de l’ivrogne. C’est la fin d’un cycle et le commencement d’un nouveau.

On observe également des différences dans les formation. Certaines de ces danses se font en cercle fermé ou ouvert et d'autres en ligne. Bon nombre des danses folkloriques basques sont exécutées par des hommes uniquement, avec notamment la danse Sagar dantza (la danse de la pomme), qui est originaire d'Arizkun. Cette danse est généralement dansée par quatre hommes qui sont vêtus d'une chemise, d'un pantalon blanc, d'une longue ceinture rouge, des classiques sandales basques et d'un foulard aux couleurs vives. Chaque danseur porte une pomme dans chaque main qu'il jette à la fin de la danse. Bien qu'à l'origine cette danse était exécutée par les hommes, comme quasiment toutes, elle est actuellement aussi dansée par les femmes.

A côté des danses masculine on retrouve également des danses réservées au femmes comme la danse Kaskarotak, où le groupe de danseuses porte un panier plat servant à porter le poisson déchargé à l'arrivée des pêcheurs au port. La danse est née dans l'attente des bateaux, où les femmes chantaient et dansaient avec des pas d'une grande vivacité, ponctués d'un claquement typique des pieds sur le sol. D'autres danses sont mixtes, c'est le cas de la danse Iribasko ingurutxoa. L'une des principales caractéristiques de cette danse est l'utilisation des castagnettes. Pour cette danse, les hommes portent un pantalon bleu marine, une chemise blanche, un gilet, un mouchoir sur les épaules et un béret. Les femmes sont vêties d'une jupe noire, d'un corsage et d'un mouchoir.

Jusqu'au 19ème siècle, on distingue surtout chez les basques de remarquables aptitudes physiques. On leur attribue agilité, robustesse et goût pour les exercices corporels, ce qui en fait des danseurs et des "joueurs de paume" redoutables. Plusieurs exemples historiques en témoignent : En 1656, Molière attribue ces mots à l'un de ces personnages « Vous m’avez fait trotter comme un Basque ". En 1690, Furetière, dans son dictionnaire, reprend une locution couramment utilisée qui n'est autre que « courir comme un Basque ». Ces capacités physiques se retrouvent forcément dans leurs danses et les basques sont devenu selon la célèbre formule de Voltaire « ces peuples qui demeurent, ou plutôt qui sautent au pied des Pyrénées »

Le célèbre compositeur, chorégraphe et metteur en scène Jean-Baptiste Lully recrute une partie de sa troupe parmi les ressortissants basques. On retrouve également dans plusieurs opéras français ce que l'on appellera des "entrées des basques" effectuée sur "un air du pays" et certains termes comme « pas de Basque », « grand pas de Basque », « saut basque », entrent dans le vocabulaire du ballet.

Source : Dance Connexion

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