Les danses Maories.


La culture maorie fait partie intégrante de la culture Néozélandaise. Elle en est le pilier, l’origine, la semence. Elle l’habite. Le double langage «maori – anglais» est de rigueur dans tous les lieux publics et sur les noms des rues, et il n’est pas rare de voir des blancs parler le maori, tandis que certains maoris ne parlent que l’anglais. Leçon de mixité ? Sans doute…

L’histoire des peuples maoris n’est pas dénuée d’affrontements et de luttes avec les colons, mais aujourd’hui, et depuis de nombreuses années déjà, la Nouvelle Zélande fait figure de modèle d’intégration et de soutien de sa culture indigène. Si vous dites «Kia ora !» (bonjour) en entrant dans un lieu public, on vous répondra «Kia ora !» (bienvenue) avec le même entrain qu’un simple «Hello». Aussi court soit notre séjour, il était donc impensable de quitter la Nouvelle Zélande sans assister à une représentation d’un «Kapa Haka» dans un village maori, près de Rotorua.



Un «Kapa Haka» est une présentation de plusieurs chansons et danses maories montrant les différentes spécialités et traditions culturelles. Les groupes de Kapa Haka sont des groupes souvent mixtes d’environ 10 personnes, toutes habillées selon la tradition maorie ou néo-maorie (pagnes en végétaux pour les femmes, torses nus pour les hommes.). Les membres d’un Kapa Haka appartiennent au même «Iwi» (une même tribu), ou association culturelle. La répartition des rôles pendant les chants et la danse est sexuée, mais synchronisée : les hommes jouent les instruments et chantent pendant que les femmes dansent et vice-versa. Dans chaque groupe, il y a un «Kaitataki» (un leader homme et femme) qui encourage et porte les autres interprètes.

Musicalement, un Kapa Haka est avant tout vocal. Toutes les chansons, à l’exception près du «haka», sont basées sur une harmonie polynésienne ou européenne. Les seuls instruments utilisés sont la guitare et le «putatara» (conque), ainsi que le son des «pois» (voir plus loin) ou des bâtons.

Une présentation de Kapa Haka commence généralement par une «Waiata Tira», une chanson chorale destinée à s’échauffer et à introduire le groupe à l’audience. Elle annonce l’arrivée du Kapa Haka de manière joyeuse et positive. À cela se mêle également les «Waiata-a-ringa», où les paroles chantées sont mimées et interprétées par des mouvements de mains et de bras. Le tremblement des mains que l’on voit est appelé «Wiri». Il permet de montrer le lien entre l’âme et le corps.

La représentation se poursuit avec une démonstration de «Poi». Uniquement dansées par les femmes, les Pois impliquent l’usage de balles (environ la taille des balles de tennis) attachées à des cordes. Cette danse est issue de la tradition pré-coloniale et prend sa source dans des techniques d’entraînement pour améliorer l’agilité au combat. À l’heure actuelle, il s’agit plutôt de montrer la grâce et la dextérité des femmes. Les danseuses balancent les balles en rythme dans des mouvements de rotations complexes tout en chantant une «waiata poi», chanson accompagnée d’une guitare. La coordination est d’autant plus difficile lorsque les danseuses utilisent les Pois longues à corde de plus d’un mètre. À l’origine, les balles étaient fabriquées à partir du «raupo» (une plante néozélandaise) et les cordes étaient en lin. De nos jours, les balles sont en plastique et surmontées de fils de laine.

La danse intitulée «Titi Torea» interprétée plutôt par les hommes est une démonstration d’agilité au moyen de bâtons longs, gravés, manipulés par des mouvements rapides des bras et des poignets puis souvent échangés entre les danseurs. La danse doit être extrêmement synchronisée car le son des titi torea complète l’accompagnement musical. Tout comme le Poi, cette danse provient d’un ancien rite d’entraînement pour guerriers.

Le célèbre «Haka» fait ensuite son entrée. Étymologiquement, le mot haka signifie «faire» et il désigne en réalité tout ce qui est de l’ordre de la «danse». On considère qu’on peut aujourd’hui le traduire par «défis». Cette danse se pratiquait dans toute l’Océanie polynésienne avant d’être importée en Nouvelle Zélande par les premiers colons polynésiens. Dans les paroles des hakas on trouvait des mots crus, et des insultes à destination de l’ennemi. La plupart des hakas présentés aujourd’hui sont des «haka taparahi» ou haka sans armes. Comme on le voit lors de chaque introduction aux matchs de rugby de l’équipe néozélandaise, cette danse guerrière est utilisée pour exprimer la colère et impressionner l’adversaire. On y crie et chante de manière rythmique. Les mouvements agressifs (coups de pied au sol, percussion sur la poitrine…) et les «pukana» (expressions du visage comme les yeux révulsés ou les langues tirées) sont typiques d’un Haka. Cette danse complexe, emblème de la culture maorie, est une expression de la passion, de la vigueur et de l’identité de la tribu. Le haka était un rituel de grande importance, permettant de souhaiter la bienvenue lors de rencontres sociales. La réputation des tribus reposait en partie sur leur habileté à faire le haka. Malgré leur aspect agressif, ces danses ont donc bien un usage pacifique. Elles souhaitent la bienvenue, tout en montrant la force de la tribu.

On vous laisse sur ces mots avec les paroles du Haka en langue originale et en Français :

Paroles originales du Kaka Ka Mate : «Ringa Pakia Uma Tiraha Turi whatia Hope whai ake Waeuwae takahia kia kino Ka mate ! Ka mate ! Ka ora ! Ka ora ! Tenei te tangata puhuruhuru Nana nei i tiki mai, whakawhiti te ra A hupane ! A kaupane ! A hupane ! A kaupane ! Whiti te ra ! Hi !»

«Frappez des mains sur les cuisses Que vos poitrines soufflent Pliez les genoux Laissez vos hanches suivre le rythme Tapez des pieds aussi fort que vous pouvez C’est la mort ! C’est la mort ! C’est la vie ! C’est la vie ! Voici l’homme poilu Qui est allé chercher le soleil, et l’a fait briller de nouveau Faites face ! Faites face en rang ! Faites face ! Faites face en rang ! Soyez solides et rapides devant le soleil qui brille !»

Source : Un Pas de Côté


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