La reggada (en amazigh areggada ou imedyazen) est un genre musical marocain né dans la région du Rif, au nord-est du Maroc.
Cette danse est issue d'une ancestrale danse guerrière1 des combattants Rifains, appelée aarfa ou imedyazen. Elle s'est aujourd'hui internationalisée grâce notamment à la diaspora marocaine en Europe (France, Belgique, Pays-Bas et Allemagne). La musique reggada est très populaire au Rif oriental (Nador, Berkane, Hoceima, Kebdana, Driouch, Aknoul, Midar, Zaïo, Al Aroui, Selouane, Imzouren, Bni Ansar, Temsamane, etc.) et de plus en plus populaire dans les autres régions du Maroc. La danse reggada reflète la culture guerrière des Rifains. |
Origine
La reggada est issue d'une la danse guerrière des que l'on nomme imedyazen ou aarfa; les guerriers dansaient en signe de victoire sur l'ennemi, d'où l'usage du fusil, les frappes de pieds au sol se font au rythme de la musique et symbolisent l'appartenance à la terre. Les Arfa sont une très ancienne famille de chioukhs (maîtres) du Rif. Le cheikh chioukh (maitre des maitres) des Arfa porte le titre de Arif2. Dans son livre "Leurs mains sont bleues", Paul Bowles, spécialiste qui a recensé les folklores marocains, affirme que les Rifains sont les maîtres incontestables de la gasba dans toute l'Afrique du Nord. Il énonce aussi qu'au sein des Rifains, les Ait Iznassen (Berkane) ne faisaient pas de musique mais en faisaient sur commande des Ait Ouryaghal (Hoceima). La danse aarfa et la musique reggada se sont ensuite propagées dans les villes limitrophes situées au sud du Rif, très influencées par la culture rifaine: telle que Taza, Guercif et Oujda. |
Danse, rythme et instruments
On distingue la danse avec les chioukh de la musique reggada à proprement parler. La danse est fortement rythmée par le adjoun, le galal, la tamja, la ghaïta ou le zamar (sorte de flûte à deux cornes, instrument typiquement rifain). La musique elle est chantée et raconte souvent des histoires d'amour, de tristesse, etc. Le synthétiseur est très utilisé depuis la fin des années 1980 pour rythmer la musique. La reggada se rapproche d'autres musiques locales comme le Mangouchi ou le Tazi (région de Taza et Guercif). On la danse avec des mouvements d'épaules, un azidane (fusil) ou un bâton, en frappant des pieds contre le sol au rythme des percussions. |
Histoire
L'une des musiques reggada les plus connues, et assurément la plus ancienne et le symbole de cette musique, est la chanson Ga3 ga3 Zoubida. Elle serait chantée depuis des siècles au Rif pour célébrer une reine légendaire. Beaucoup disent que cette reine est la reine Diyah (Kahina). il est possible que la chanson soit effectivement chantée en l'honneur de la célèbre reine des Aurès. |
Étymologie
De son véritable nom imedyazane (qui signifie "conteurs de poèmes" en tamazight, également appelé "rachyoukh"), cette danse fut appelée reggada dans les années 1990. Les villages de d'Aïn-Reggada ou Tala-n-Areggada, près de Berkane (la source qui dort, en raison de son caractère capricieux), ainsi que le village d'Adrar-n-Arreggada (la montagne qui dort) situé entre Aknoul et Midar, ont donné son nom à cette musique récemment. Mais elle existe bien avant cette appellation et n'est nullement originaire de ces villages en particulier. |
Source : Wikipédia |