Au Maroc le patrimoine musical et chorégraphique a été transmis oralement de génération en génération, selon des règles d’apprentissage régies par la relation maître-disciple. Deux genres musicaux prédominent schématiquement : la musique rurale, essentiellement caractérisée par le rythme, et la musique citadine principalement inspirée de l’héritage andalou. Les danses collectives sont aussi nombreuses que les tribus. Elles s’associent à la poésie populaire déclamée ou chantée. Elles présentent de nombreuses variantes dont les plus connues sont ahidouss et ahwach.
La musique rurale :
Pour la plupart d'expression berbère, les styles varient selon les régions. Le Sous se distingue par de petits orchestres itinérants, les rwayes, qui interprètent des poèmes à caractère moral et politique, mais aussi à thèmes plus frivoles. Ils jouent du rebâb (ici, vielle monocorde), du lotar (instrument à cordes dont la caisse est une casserole enveloppée de peau) et des percussions métalliques. Leur spectacle se compose aussi de danses, de trépignements des pieds notamment.
Dans le Moyen Atlas, les chikhates, chanteuses et danseuses aux moeurs libérées, sont accompagnées d'un petit orchestre: violon, percussions, éventuellement luth. La guedra de la région de Guelmim est une danse sans déplacement, rythmée par un tambour en terre cuite. L'art de la danseuse réside dans ses mouvements de bras et de mains.
La musique chez les ruraux de langue arabe s'apparente au melhoun, mais elle s'en distingue par des rythmes plus variés et dansants.
Tarifiyit ou jahjouka pratiquée dans le Rif. Elle a été révélée au monde occidental par les Rolling Stones après les compositions de Brian Gysin qui s’en est inspiré.
Tamazight au centre dans le Moyen Atlas. La danse principale de ces régions est Ahidouss.
Tachelhit au sud dans le haut et l’Anti-Atlas. La danse principale est Ahwach.
La musique citadine :
Venue d'Orient, la musique andalouse s'est développée en Andalus, puis, à partir du XI s., a été apportée en Afrique du Nord par les Arabes expulsés d'Espagne. Au Maroc, on l'appelle al-'âla, C'est-à-dire « l'instrument ». Cette tradition musicale, aristocratique, s'est maintenue jusqu'à nos jours, à Fès et à Tétouan, mais aussi à Rabat et à Oujda.
Socialement connotée, elle est réservée aux concerts pour amateurs et aux fêtes de la haute société marocaine. Le répertoire comporte onze nouba, ou suites, de cinq mouvements chacune. Il s'agit surtout de poèmes d'amour rassemblés dans un recueil au XVIII s. par Al Hdik, un musicien de Tétouan. La nouba, dirigée par le soliste, est chantée à l'unisson par les instrumentistes et parfois par un choeur de femmes.
Très inspiré de la musique andalouse, mais plus populaire, le melhoun est un genre où les poèmes en arabe marocain prédominent sur la musique.
Son accompagnement est plus simple. Le chanteur soliste occupe la place centrale dans l'orchestre, composé de oud, târ, derbouka et nouiqsat (cymbalettes digitales).
Aïta à la campagne voisine des cités.
Daqqa de Marrakech essentiellement basée sur le rythme.
Malhoun qui est un corpus de poèmes complexes versifiés en arabe dialectal et qui présente de multiples liens avec la musique andalouse.
Andaloussi ou ala est un répertoire lyrique et instrumental d’origine andalouse, transmis depuis des siècles par une importante tradition orale.
Nouba qui est un ensemble de pièces vocales et instrumentales gravitant autour d’un mode principal.
Gharnati qui est un style particulier de la musique andalouse.
Gnaoua, d’inspiration africaine, s’est principalement développé à Marrakech et à Essaouira qui lui consacre un important festival international annuel.
Le genre saharien :
La Guedra est une danse rythmique qui tire son nom de son principal instrument fait d’une jarre en terre cuite, recouverte d’une peau tendue et décorée.
La chanson de variété :
Elle le subit des influences diverses: autres Pays arabes (Égypte surtout), folklore marocain, variétés occidentales. Deux styles coexistent : le châabi (populaire) et le asri (moderne). Le châabi est représenté par les chikhates et les groupes tels que Nass el Ghiwane, Jil Jilala et El Mechaheb, nés dans les années 1970. Vrès populaires et symboliques d'une jeunesse en effervescence, ils ont créé un genre qui - tout en utilisant les rythmes et les instruments traditionnels - a renouvelé la chanson marocaine. Plus récemment, les Frères Bouchnak se sont imposés avec un style où se mêlent raï algérien et musiques du pays. Le asri, avec des chanteurs comme Abdelwahab Doukkali et Abdelhadi Belkhayat, fait appel à une orchestration et à des rYthmes plus proches de la variété égyptienne que des traditions locales.
Gnaoua :
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