L'an dro (en breton standard) ou en dro (en breton vannetais) nom signifiant : « le tour » ou « la ronde », est une danse bretonne originaire du pays vannetais, connue tant sur le domaine bretonnant que sur la partie gallo.
L'an dro se danse en ronde, en chaîne ouverte ou par couples, en cortège. Dans ce dernier cas, il porte alors le nom de kas a-barh. Les danseurs, hommes et femmes alternés, se tiennent par les petits doigts. Le pas est similaire à celui de la polka : deux motifs, égaux en temps et en rythme, se succèdent, gauche-droite-gauche puis droite-gauche-droite. La ronde progresse vers la gauche pendant la première partie "gauche-droite-gauche", tandis que durant le second motif "droite-gauche-droite", la progression présente nettement moins d'ampleur. L'orientation des danseurs reste la même tout au long de la phrase musicale, vers le centre ou légèrement vers la gauche. Dans certaines versions, on peut croiser les appuis, à titre de broderie. Dans les versions naguère les plus répandues, généralement connues sous le nom de "tour", les danseurs gardent les bras à la hauteur de la poitrine, tout en marquant la pulsation à chaque temps. L'an dro actuellement dansé en fest noz n'est à l'origine qu'une variante, originaire de Baud, qui a vu la naissance d'un mouvement de bras caractéristique. Au cours des quatre premiers temps, les bras effectuent un mouvement d'enroulement et au milieu de la phrase musicale ils se retrouvent à l'horizontale vers l'avant ; dans la seconde moitié, ils se déroulent en sens inverse et effectuent une ample courbe pour se retrouver alors légèrement en arrière, comme pour prendre de l'élan. Évolution Comme le pilé-menu, l'an dro dérive des branles doubles de la Renaissance qui, eux-mêmes, dérivent des ronds anciens. Combiné à l'hanter-dro, avec lequel la parenté est évidente, l'an dro a donné naissance à la Dañs Trikot qui alterne les deux types de pas. Comme la plupart des danses anciennes, l'an dro est d'abord une ronde, ce que son nom rappelle par ailleurs. C'est une danse collective, une manifestation de l'unité de la communauté rurale ou villageoise. Les danses en couples (dañs kof ha kof, « danses ventre contre ventre ») sont alors généralement considérées comme immodestes ou impudiques dans une société où le clergé tente de réguler les comportements. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la mode et le style des danses suivent l'évolution de la société qui passe progressivement de la vie en communauté à l'individualisme. Les rondes s'ouvrent en chaînes, les couples ont droit de cité dans la danse et les danses en couples se multiplient. À la veille de la guerre de 1914-18, l'an dro voit ainsi apparaître des figures en couple (retournement l'un vers l'autre, saut de la cavalière, faire tournoyer sa cavalière…). Après la guerre, cette évolution aboutit au Kas a-barh qui devient une danse distincte de l'an dro. À l'issue de l'édition 2010 du festival interceltique de Lorient, l'évènement « An dro the world » a rassemblé quelque 4 500 danseurs dans la nuit de samedi 14 au dimanche 15 août. Le record du monde de la danse en ligne détenu par des Chinois n'a pas été battu (17 300 personnes), mais cet événement a donné lieu au plus grand an dro jamais dansé1. Voir aussi De même que l'Hanter-Dro avec l'Hanter-Dro Klam, l'An Dro présente une variante sous forme de danse-jeu nommée An Dro Chanj Tu ou juste Chanj Tu. Dans cette variante (et comme dans toute danse-jeu), les danseurs sont invités à bien écouter les paroles de la chanson qui accompagne la danse. Quand les mots 'haut' et 'bas' sont prononcés, le mouvement des bras est alors accentué dans la direction annoncée. Ensuite vient une sorte de refrain comprenant en général le nom de la danse (Chanj Tu). Les danseurs se lâchent alors les petits doigts puis tapent des mains et peuvent éventuellement changer de place dans la ronde (ou dans la chaîne). |
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