Le mot "shaabi" (ou "chaabiya" en arabe) signifie populaire, du peuple. La culture shaabi est opposée à la noblesse. Elle englobe toutes les danses populaires : danses populaires urbaines (baladi, street shaabi...) et danses populaires paysanes (saïdi, felahi...). Elle est opposée à la culture sharki (classique et noble). Une partie du shaabi est vue et entendue dans les films égyptiens (tels que Ahmed adawiya ou encore Hakim). Une autre partie du shaabi ne passe même pas à la radio mais par des réseaux underground : prestations "live" lors de fêtes familiales égyptiennes et festivals, vente sur les marchés de cds (cassettes avant l'apparition des cds), plus récemment internet. La danseuse Bina, ci-contre, danse une chorégraphie shaabi.
Chansons et paroles shaabi
Saad El Soghayar, Hakim, Rico... sont quelques exemples phares du shaabi égyptien. La culture shaabi est opposée à la classe noble et aux arts académiques. Les paroles de chansons shaabi peuvent comme dans le sharqi raconter une histoire d'amour, mais le niveau de langage d'une chanson shaabi est simple et populaire, contrairement aux métaphores poétiques en arabe littéraire des chansons sharki (musique classique égyptienne telle que Oum Koulthoum, Farid El Atrache, Abdel Halimf Hafez). Les thèmes des chansons shaabi peuvent être extrêmement variés, puisque ils sont le reflet de la vie quotidienne des habitants de quartiers populaires, avec leurs joies et leurs peines, mais aussi leurs tracas et problèmes (politiques, drogue, sexualité...). Les paroles peuvent être aussi légères que graves, aussi festives que tragiques et crues (attention aux paroles si vous dansez sur une musique shaabi en public!). Certains morceaux peuvent également être contestataires. Récemment, un courant de musique shaabi électronique particulièrement underground est appelé "marhaganat", ce qui signifie musique de festivals. Il est joué exclusivement dans les soirées populaires égyptiennes (mariages, concerts de quartier...). Les chanteurs cairotes Okka et Ortega sont actuellement connus en marhaganat dans les réseaux underground. La danseuse tchèque Daila interprète ici un shaabi récent avec de la musique électronique (marhaganat).