Les  Morris  Dances

Ce sont des danses traditionnelles pour hommes (il existait des danses réservées aux hommes dans de nombreux répertoires européens), venues du centre de l'Angleterre, dans la région des Cotswolds.

Energiques, viriles au meilleur sens du terme, elles se dansaient soit avec des bâtons, soit avec de grands mouchoirs blancs.
lles étaient généralement accompagnées par le "pipe and tabor" (flûte à 3 trous et tambourin, comparables au galoubet provençal). Elles pouvaient l'être aussi par le violon, le mélodéon (accordéon diatonique) ou le concertina (sporte de petit accordéon hexagonal).

Comme toutes les danses traditionnelles, elles avaient, en grande partie, disparu à la fin du 19ème siècle. Heureusement, le grand folkloriste Cecil Sharp (1859-1924) , qui les avait découvertes par hasard un jour de l'hiver 1899, a pu en recueillir encore un grand nombre. Certains de ses informateurs n'avaient plus dansé depuis 30 ou 40 ans. Quelques-uns avaient cependant une mémoire étonnante et ont pu décrire, avec précision, ces danses de leur jeunesse. Tel un certain Henry Franklin, de Field Town, âgé de 81 ans quend Sharp l'a rencontré, et qui a pu lui montrer et lui dévrire 15 danses de son village!

Dans chaque village (dans chaque "tradition", comme on les désigne), la plupart des danses étaient collectives, généralement pour 6 danseurs disposés en colonne (ou "side"). Quelques-unes, appelés "jigs", étaient dansées en solo, ce qui permettait aux meilleurs danseurs de faire montre de leur virtuosité.


               
Illustration tirée de "The Morris Book" (C. Sharp) Novello 1912.

Cecil Sharp s'était donné pour premier objectif de recueillir chansons et danses : il a recueilli des milliers de chansons, ainsi que des dizaines de danses, en Algleterre et aux Etats-Unis. D'autre part, il a fouillé les bibliothèques et remis au jour, entr'autres, les 17 éditions du fameucx recueil publié par Playford entre 1651 et 1728. A la lumière de sa connaissance des danses traditionnelles, il a fait un gros travail d'interprétation de ces danses, sommairement décrites dans les recueils anciens, et en a publié un grand nombre.
Ce faisant, il poursuivait un second objectif : celui, comme il l'exprimait lui-même, de "rendre à la nation" ce patrimoine en voie de disoarition. Autrement dit : un "revival". Objectif en grande partie réalisé : ses efforts ont abouti à la création de la English Folk Dance and Song Society (EFDSS), dont on connaît le succès. En ce qui concerne les Morris Dances, de très nombreux "sides" se sont créés depuis la mort de Sharp, permettant à quantité de danseurs d'aujourd'hui de redanser ce répertoire. Tous ces groupes ont formé le "Morris ring".
Et les femmes s'y sont mises aussi : partout en Angleterre, il existe des slides de "ladies morris".

----- par Eric Limet - Décembre 2001.

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