On ne peut affirmer l’origine exacte du Rigodon, mais l’hypothèse la plus généralement admise, d’après les descriptions qui nous sont parvenues, est qu’il provient de l’évolution d’une contredanse et qu’il se soit développé tout particulièrement dans le
Dauphiné et en
Haute-Provence.
La danse se déroule toujours en sens inverse des aiguilles d’une montre (aspect solaire), dans un sens rituel : " le musicien était autrefois placé au milieu, figurant le soleil, les danseurs autour de lui, représentant, dit-on, les éléments terrestre. "
Cependant, l’accompagnement de la danse se faisait parfois, dans les régions alpines, " à la langue ", c’est à dire sans instrument de musique ce qui permettait aux chanteurs d’utiliser des paroles malicieuses ou moqueuses.
Le thème du Rigodon est une poursuite galante qui lui donne le caractère d’une danse de fertilité, par l’antique motif du changement de femmes et du martèlement du sol (On sait que dans les danses agraire de fertilité on frappait la terre du pied pour stimuler la germination des plantes et aussi pour chasser les mauvais esprits). Les cris des danseurs appelés "
huchement", poussés lors d'un Rigodon, imitent, pense-t-on, le hennissement des chevaux selon un principe de magie imitative aux travaux des champs.
Le rigodon fût sans contexte la danse la plus en vogue en
Haute-Provence et
Dauphiné au 17eme siècle, attirant par son insolence et sa frivolité, les foudres de l’église et du parlement, l’église menaçant d'excommunion les danseurs, et le parlement leur infligeant 500 livres d’amende, suivant un arrêté du 3 avril 1664. Mais rien ne vint à bout du Rigodon, qui conservé sous sa forme populaire jusqu’à la guerre 1914-1918, et parfois même jusqu’en 1940 dans certaines régions alpines comme
le Trièves,
le Champsaur,
le Queyras, s’est vu remettre au goût du jour grâce aux groupes folkloriques.
Danse du
Dauphiné et des
Alpes du Sud, en France, le rigodon était déjà présent au XVIIIe siècle. Mais il est peut-être plus ancien et aurait coexisté avec le branle qu'il aurait fini par supplanter. On sait également qu'il était présent en
Provence au XVIe. C'est une danse à deux temps. On se promène lors d'une première phase puis la deuxième amène les danseurs à pratiquer un pas sauté sur place (qu'on appelle le rigodon). Il se danse à deux, quatre ou plusieurs paires de danseurs, placés en file sur un cercle. Il s'est d'abord joué essentiellement au violon (souvent même à deux
violons). Aujourd'hui, beaucoup de musiciens le jouent à l'accordéon. Il n'est pas rare non plus de l'entendre au répertoire de certaines fanfares. Le rigodon se chante parfois, voire même a cappella. Les rigodons possèdent en effet souvent des paroles. Le plus connu d'entre eux est Le Coucou. Le rigodon, danse de cour très prisée à
Versailles, a influencé les développements de la contredanse. En France, comme au Québec, il semble que le mot rigodon a été souvent utilisé pour désigner tout style de danse traditionnelle de manière générale, sans nuances, alors même qu'au Québec, par exemple, on n'a jamais dansé le rigodon !
Source :
Accrofolk.
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