Forme :
Danses en chaîne, où l'on se tient par la main, garçons et filles alternés, sont appelées
branle.
Origine :
Le branle est une danse ancienne, dont l’origine peut se trouver dans certaines figures de la basse
danse.
On peut, à ce propos, faire une remarque proche de celle faite sur les instruments : au XVème
siècle, Johannes Tinctoris désignait par « alta musica » un ensemble instrumental formé d’une chalemie
(bombarde aiguë), d’une bombarde et d’une saqueboute (ancêtre du trombone) servant à
l’accompagnement des danses et cortèges ; l’« alta danza » serait l’équivalent espagnol du « saltarello »
italien et du « pas de Brabant » français, danses rapides exécutées à la suite des basses danses plus
lentes et aux pas glissés.
On dansait déjà le branle en XVe siècle. Traditionnellement, c'est d'abord une danse en chaîne ouverte ou
fermée, avec des oscillations des danseurs d'un côté puis de l'autre. Au XVIe siècle, la part des branles
occupe de plus en plus de place dans les éditions musicales. Thoinot Arbeau analyse une vingtaine de
branles distincts dans son Orchésographie paru en 1588. Certaines des appellations de cet ouvrage sont
aujourd'hui d'usage courant (branles de Bourgogne, branles d'Écosse, branle des chevaux). A l'époque,
ces danses font partie du répertoire de la bonne société. Quant aux milieux populaires, on peut tenir pour
assuré qu'ils dansent eux aussi des branles, mais nous n'avons pas d'écrit à ce sujet. Sous Louis XIV
(1638-1715), le bal s'ouvre par une suite de branles.
Le branle se dansait en formant une chaîne en progressant sur le côté. Il est intéressant de noter
cette particularité, le faisant se rapprocher des progressions fréquemment usitées dans le folklore breton,
comme si la danse était la représentation imagée de la société, cherchant à exprimer l’idée et la conception
de ses relations internes. Le branle était très populaire durant tout le XVIème siècle et perdure au XVIIème
à travers son intégration aux entrées du ballet de cour. Thoinot Arbeau distingue quatre sortes de branle
dans l’Orchésographie (1588) : « les anciens dansent gravement (1) les branles doubles et simples. Les
jeunes mariés dansent les branles gays. Et les plus jeunes comme vous dansent légèrement (2) le branle
de Bourgogne Et néanmoins tous ceux de la danse s’acquittent du tout comme ils peuvent, chacun selon
son âge, et la disposition de sa dextérité ». Le plus grand nombre des branles sont de rythme binaire,
quelques uns de rythme ternaire. Les notations en tablature (système de notation utilisé dès le XIVXVème)
nous renseignent utilement sur son engouement.
L’ancienneté du branle comme danse encore pratiquée dans les activités folkloriques est donc
avérée. L’expression globale du répertoire, la simplicité des pas et de la chorégraphie, le tempo souvent
modéré font passer les branles pour des danses moins spectaculaires, plus faciles à apprendre. Certes
moins dynamiques que des bourrées, les branles n’en demeurent pas moins tout à fait représentatifs d’une
expression populaire fortement marquée, ne serait-ce que dans les titres qui traduisent des relations avec
la nature et les animaux (branle de Gouloux, branle de la chèvre, saut du loup, branle du rat, du jairs), leur
regard sur l’environnement social (branle des vieux, des gars de Lavaux, des Guillan’nés).
La structure, c’est à dire l’ordre des phrases musicales, est souvent basée sur deux mélodies régulières de
huit mesures chacune, quelques branles se composent de trois phrases (gars de Lavaux, branle d’Anost).
Il existe un nombre sensiblement équivalent d’exemples débutant en anacrouse (qui permet de dynamiser
la danse et surtout de se synchroniser entre danseurs et avec les musiciens), comme de branle de rythme
binaire (vieux, jairs) ou de rythme ternaire (Anost ou morvandiau). Quelques branles sont intéressants par
le mélange binaire- ternaire et l’alternance modal-tonal (branle des Guillan’nés) de leur mélodie, un
exemple a été « noté » en binaire se joue traditionnellement en ternaire (saut du loup).
Les pas :
On distingue deux types de branle :
- branle simple : deux pas de taille normale sur la gauche, un petit pas sur la droite, après chaque pas, les pieds sont joints.
- branle double : deux pas de taille normale sur la gauche, deux petits pas sur la droite.
Le branle simple s'adapte à un rythme à trois temps et le branle double à un rythme à quatre
temps.
Formation :
Les danseurs forment des lignes et progressant latéralement, au rythme de la musique. La
cavalière se place à la droite de son cavalier (comme dans la plupart des danses). On entre dans
une chaîne en évitant de briser des couples : se placer devant un homme ou entre deux femmes.
Le danseur qui est à la tête de la chaîne est appelé meneur et doit être un danseur chevronné.
Les débutants peuvent se placer en fin de chaîne ou entre deux danseurs expérimentés en leur
demandant l'autorisation. Les pas sont une suite spécifiques à chaque mélodie, branle simple,
double, balancés, parfois des tours sur soi. Les branles sont très nombreux et spécifique à chaque
région. On distingue les branles coupés (Cassandre, branle de la guerre,...), branle d'Écosse,
branle des lavandières, branle des pois, branle des chevaux,... Tous en un point commun : on
fait de petits pas à droite.
Source : Fromages et Desserts Folk.
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