Les danses des suites instrumentales
Origines et rythmes

(L'allemande) : Premier mouvement traditionnel de la suite, elle suit le prélude. Ce n'est pas une danse. Elle comprend deux parties avec reprise. Elle donnera naissance au premier mouvement de la sonate classique.

La courante : Elle date du 17° siècle et doit être "noble et retenue". D'Alembert dit "c'est une sarabande fort lente". Elle comprend deux parties avec reprises.
La courante française est en 3/2 ou 6/4
La courante italienne est plus rapide, en 3/8 en croches égales

La sarabande : Elle est née en Espagne vers le milieu du 16° siècle (Le danseur Zarabanda l'aurait créée en lui donnant son nom). Elle est à 3 temps avec un appui sur le 2° temps. Elle entre à la Cour de France en 1588. Elle préfigure le mouvement lent de la sonate. Elle est "d'allure noble et compassée" mais était jugée "impudique" sur le plan chorégraphique et fut interdite (sans jamais cesser d'exister d'ailleurs...) par Phillipe II.

La gavotte : Elle date de la fin du 16° siècle à Gap (les "Gavots"). Son rythme est en 2/2

Le passe-pied : Elle est jouée à Paris pour la première fois en 1587. A l'origine c'est une danse de marins bretons. Son mouvement est plus vif que le menuet. Son rythme est en 3/4 ou 3/8

Le menuet : D'origine Poitevine (le bransle de Poitou), il est très en faveur chez Louis XIV, sa vitesse d'exécution deviendra modérée au 17° siècle et encore plus au 18° siècle. Il se joue à 3 temps. Parfois, il a un accent sur le premier temps toutes les deux mesures.

La gigue : La plupart du temps elle constitue le dernier mouvement d'une suite. D'origine écossaise (très répandue sous l'époque élizabéthaine) avant de passer en France. Elle est composée en imitation, de forme fuguée chez Bach, en triolets ou valeurs pointées. Elle est en 3/8, 6/8, 6/4, 12/8 et parfois en 2/2 ou 4/4

La passacaille : La plus ample et la plus développée des danses. Elle est à 3 temps, avec un thème obstiné à la basse mais qui peut passer aux autres voix (contrairement à la chaconne). On y observe aussi l'aternance refrain/couplets. Originaire d'Espagne au milieu du 16° siècle, elle entre à la Cour de France en 1588. Etymologiquement elle vient de "passar" (passer) et "calle" (la rue) car les musiciens ambulants jouaient les "passacalle" dans les rues espagnoles à la fin du 16° siècle. Pour Mattheson elle est plus lente que la chaconne, pour d'Alembert, c'est le contraire... Elle deviendra en France danse de cour lente et noble.

La bourrée : vieille danse populaire française, peut-être d'origine espagnole, elle devient danse de Cour dans la seconde moitié du 16° siècle. Au milieu du 17° siècle cette danse à 2 temps est insérée dans les suites (Lully, Rameau, Haendel, Bach...). Elle est en deux parties avec une reprise, rapide.

Le rigaudon : Originaire de Provence-Languedoc, Rousseau prétend qu'elle fut inventée par un maître à danser du nom de Rigaud. Elle apparaît dans la suite à la fin du 17° siècle. Toujours très en vogue au 18° siècle on ne la trouve que très rarement dans la suite (Couperin : 4° suite du concert Royal, Rameau : pièces de clavecin). Son rythme est en 2/2 ou 2/4.

Le rondeau : Au 13° siècle il est chanté et dansé et mène la ronde. Toujours en vogue au clavecin aux 17° et 18° siècle, il se caractérise par l'alternance refrain/couplets.

La chaconne : d'origine espagnole (fin 16°) c'est une danse à 3 temps. On la trouve en Italie chez Monteverdi ou Frescobaldi, en France dès les années 1615-1630. En 1610, Cervantès décrit 12 laquais et servants dansant une chaconne sur les paroles d'un muletier et ses castagnettes. Elle est de rythme assez lent.

La forlane : d'origne vénitienne (Udine), chez les gondoliers. Au début du 17° siècle elle est dansée dans les bals publics de la ville. En France c'est une danse noble (exceptionnelle dans la suite).

La pavane : d'origine italienne elle date de la Renaissance européenne. C'est une danse de Cour lente. De "pavone" (faire le paon) ? On la trouve en France jusqu'au début du 17° siècle ainsi qu'en Angleterre.

La gaillarde : Souvent associée à la pavane. C'est une danse saltatoire et ternaire d'origine italienne au 16° siècle. Elle devient danse de Cour à la Renaissance et prend parfois le nom de "5 pas". Elle disparaît au cours du 17° siècle.

Le tambourin : C'est une pièce très à part dans les suites. On la trouve surtout chez Rameau (exemple : 2ème suite pour clavecin)

Source : Parcours dans la musique baroque

GENERALITES