Traditions de la Saint Sylvestre en Roumanie .

Dans chaque pays d’Europe, le passage de la Saint Sylvestre, le 31 Décembre, à la Nouvelle Année est marqué par des traditions et des coutumes. C’est particulièrement vrai en Roumanie, où presque chaque ville et village compte une tradition qu’il est important de respecter ! Petit tour d’horizon de quelques traditions roumaines de la Saint Sylvestre et du Nouvel An…



Le moment où les Roumains disent adieu à l’année ancienne et accueillent la nouvelle est parsemé de traditions et de coutumes que les gens du village respectent plus ou moins de nos jours encore.

Par exemple, y a-t-il moyen de savoir comment sera la nouvelle année d’un point de vue météorologique ? Pour l’apprendre, nos ancêtres se guidaient d’après un calendrier fait de feuilles d’oignon. Le 31 décembre, ils mettaient des quantités égales de sel écrasé sur 12 feuilles d’oignon représentant les 12 mois de l’année qu’ils disposaient soigneusement sur la table ou sur le poêle. Le matin du 1er janvier ils comptaient les mois pluvieux de la nouvelle année selon la quantité d’eau accumulée sur chaque feuille d’oignon.

C’est toujours la nuit du Nouvel An que l’on faisait le calendrier de charbon censé montrer aux fermiers la richesse des cultures dans l’année qui commençait. Pour ce faire, il fallait choisir des morceaux de charbon allumés, ayant la même taille et provenant du même bois – un morceau pour chaque culture qui allait être semée (blé, maïs, betterave, petits pois, pommes de terre etc.). Baptisés avec les noms des plantes, les charbons étaient analysés le matin du 1er janvier. La quantité de cendres qui en résultait exprimait l’abondance de la récolte. Selon ces indices on décidait des plantes qui allaient être cultivées en plus grande quantité au printemps.





Le jeu de l’ours est une autre tradition roumaine spécifique à la fête du Nouvel an, rencontrée le plus souvent en Bucovine, dans le nord. A l’origine, son rôle était de purifier et de fertiliser le sol pour l’année qui commençait. Le culte de l’ours est un héritage des ancêtres des Roumains, les Géto – Daces, qui le considéraient comme un animal saint. C’est pourquoi la création des masques d’ours pour le carnaval du Nouvel an présuppose toujours beaucoup d’attention.

Un jeune homme joue le rôle de l’ours. Il porte sa fourrure sur sa tête et ses épaules, orné de pompons rouges aux oreilles. L’ours est conduit par une personne appelée «ursar» et accompagné par des musiciens et toute sorte de personnages (comme par exemple un enfant représentant le bébé ours). Ils défilent dans les rues du village dans le son des tambours et des flûtes. Leur spectacle comporte quelques moments essentiels : l’ours est battu et il meurt pour renaître quelques secondes plus tard de manière miraculeuse.

Dans le passé, les gens croyaient que cet animal gouvernait les saisons, étant le seul capable de vaincre l’hiver et d’annoncer le printemps. Ils lui ont même consacré une chanson.





A part l’ours, la chèvre est un autre personnage connu dans le nord de la Roumanie, contrée qui a ses propres traditions. Souvent, sa danse est interprétée par plusieurs chèvres, parfois il n’y en a qu’une seule accompagnée par un berger, un vieil homme et une vieille femme. Le costume de chèvre est formé d’une tête d’animal sculptée en bois attachée à un long manche également en bois. Le maxillaire inférieur est mobile pour pouvoir être tiré par une ficelle pendant la danse. Les cornes de la chèvre sont ornées de petits miroirs, de rubans multicolores et de fleurs.

La personne qui joue le rôle de la chèvre est elle aussi complètement couverte d’une sorte de tissu orné de rubans multicolores. Elle danse sur une musique de flûte, alors que le berger et le vieillard crient les vers de cette chanson qui est très amusante d’ailleurs.

Comme dans le cas de l’ours, ce rituel comporte différentes étapes : la chèvre fait semblant de monter dans un arbre, puis elle est malade et meurt tombant par terre. A ce moment-là, le berger panique et commence un dialogue plutôt étrange avec l’animal. Enfin, la chèvre renaît, tout le monde se réjouit et le carnaval continue.


Le cheval est une autre manifestation des symboles associés aux fêtes du Nouvel An. La danse des chevaux peut être admirée dans les villages de Bucovine et de Moldavie, dans le nord-est de la Roumanie. Cette danse fait partie des coutumes traditionnelles du Nouvel An.

De nos jours, elle n’est plus pratiquée pour ses significations symboliques, oubliées depuis longtemps, mais pour le caractère spectaculaire de la chorégraphie réalisée par des danseurs déguisés. C’est pourquoi les jeunes faisant partie de ces groupes doivent être d’excellents danseurs : leur jeu exprime la vitalité et la force exubérante de la jeunesse. Les joueurs sont équipés de têtes de cheval travaillées en bois, recouvertes de tissu rouge, blanc ou noir et décorés de petits miroirs, de guirlandes, pompons, myrte et rubans.

Pour être porté pendant la danse, la tête de cheval est fixée sur un support en bois recouvert d’un tapis ou d’un autre tissu blanc ou coloré. Des éléments décoratifs sont cousus dessus : mouchoirs, serviettes, rubans etc.


Le matin du nouvel an, les enfants portent un bouquet de branches bourgeonnantes, décorées de fleurs artificielles et vont frapper aux portes pour réciter la « Sorcova » :

Tige enchanteresse,
petit brin d’allégresse,
Que vous viviez
et vieillissiez,
Comme un pommier,
Comme un poirier,
Comme la rose du rosier,
Fort comme le rocher,
Vif comme l’acier,
Fort comme la pierre,
Vif comme la lumière,
Durant toute l’année prochaine
Et les longues années qui viennent




Les enfants font ainsi des vœux de santé et de prospérité aux grands. Après ces beaux vœux poétiques, la danse commence dans la cour des hôtes… et la fête peut durer jusqu’au lendemain, à l’aube !

(Aut. Catalin Maximiuc; trad. Valentina Beleavscki, Laura Santa)

Source : Voyages Ideoz


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