La Moldavie

Il s’agit de la partie occidentale de la grande province historique roumaine, constituant, après son démembrement successif en 1775 et en 1812, la Principauté de la Moldavie qui s’unira en 1860 avec la Valachie, mettant ainsi les bases de la Roumanie moderne. Fait exception un petit territoire dans l’extrême nord, la contrée de Herta occupée à la suite d’une "erreur cartographique" en 1940 par les Soviétiques. Vers la Bucovine, les corrections ont été précisées plus haut.
En ce qui concerne les limites traditionnelles d’avec la Transylvanie, il y aura une seule exception: le village de Poiana Sarata, de peuplement roumain (bergers de Tara Barsei), dépendant de la commune moldave d’Oituz. Pourtant il faut rappeler que les frontières historiques entre la Moldavie et la Transylvanie ont subi un déplacement, au détriment de la Moldavie, au début du XVIIIe siècle. Jusqu’à cette époque en effet, la ligne de séparation des eaux servait de frontière; sous l’Empire des Habsbourgs, la colonisation s’avancera dans les hautes vallées des affluents du Siret (Putna, Trotus, Bistrita).
Cependant les plus grandes difficultés dans l’établissement des délimitations sont celles qu’on trouve au long de l’ancienne frontière moldo-valaque. En effet, après l’Union de 1859, bon nombre de villages longeant la frontière se sont juxtaposés car il y avait beaucoup de doublets (Andreiasu de Jos/Andreiasu de Sus, Mandresti Munteni/Mandresti Moldoveni, Maluri-Putna/Maluri Ramnic, etc.) et ont été englobés administrativement dans le département moldave de Putna. Le classement que nous avons effectué a ainsi opté pour la prise en compte en Moldavie des cas suivants: les communes de Andreiasu de Jos, Mera, Campineanca, Vulturu et la ville de Focsani, à dominance moldave; les communes de Brosteni et de Milcovul, moitié moldaves, moitié valaques.
Le centre de cette zone est l’ancienne capitale de la Moldavie historique, Iasi, une ville maintenant serrée à la frontière du Prut mais gardant néanmoins une position assez favorable, plutôt centrée dans l’ensemble de sa province bien qu’excentrée à l’échelle du pays. A long terme et dans le nouveau contexte cela pourrait constituer la source d’un dynamisme.
Au sud, pratiquement aussi marginale, se trouve la ville de Galati, la métropole du Bas-Danube, qui reste pourtant très liée à la Moldavie surtout du point de vue des relations humaines mais également d’un point de vue économique. Au centre, la ville de Bacau s’impose de plus en plus, située dans une position très favorable et semblant avoir l’ambition de concurrencer les deux métropoles traditionnelles de la Moldavie.
La surface de la Moldavie recouvre près de 38’638 km2 et sa population atteint 4’218’496 habitants en 1996 (109,2 hab/km2). La Moldavie est l’une des trois provinces "essentielles" de la Roumanie, un de ses noyaux durs dont l’importance culturelle fut florissante. Durant l’époque communiste, c’est elle qui a engendré le plus puissant flux migratoire interne du pays, estimé à 1 voire 1.5 millions de personnes, entraînant le fait que la présence moldave soit très importante notamment dans la Dobroudja, les départements de Brasov et Timis ainsi que dans la capitale du pays.


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