Les danses Indiennes (2)

(Suite)

LAQUEDIVES (LAKSHADVÎPA)
MADHYA PRADESH
MAHÂRÂSHTRA
MANIPUR
MEGHÂLAYA
MIZORÂM
NAGALAND
ORISSÂ
PUNJAB
RÂJASTHÂN
TAMIL NÂDU
TRIPURA
UTTAR PRADESH                                         (Retour à la 1ère PARTIE)



LAQUEDIVES (LAKSHADVÎPA)
Les îlots des Laquedives, à l'ouest du Kerala, sont peuplés de quelques dizaines de milliers de musulmans. Diverses danses folkloriques sont à retenir.
Kattuvili : Cette danse était à l'origine un rituel pratiqué par les femmes de l'île de Kiltan. Rassemblées à la mosquée, elles priaient pour que les époux partis en mer bénéficient d'un vent favorable. Aujourd'hui, elle est en voie de disparition.
Kolkali : C'est la danse des bâtons locale, pratiquée par des hommes qui, deux par deux, tournent en rond en marquant le rythme avec lesdits bâtons. Ce rythme est d'abord lent, puis va en s'accélérant jusqu'à un paroxysme.
Lava : Il s'agit peut-être de la danse la plus connue du territoire des Laquedives. Elle est en fait typique de l'île de Minicoy, tout au sud. Les danseurs portent des maquillages, des costumes et des coiffes particulièrement colorés, et utilisent un tambour traditionnel pour pratiquer cette danse exubérante.
Parichakkali : C'est la danse des boucliers, apparentée au kolkali.
Autres : attam, uiakkamuttu, oppana (danse de mariage), zikar (danse masculine)...

MADHYA PRADESH
On retiendra surtout une danse de cet Etat du centre de l'Inde.
Jawara : C'est une joyeuse danse rurale de la saison des moissons. Hommes et femmes y prennent part, vêtus et ornés de leurs plus beaux atours. Les femmes portent avec adresse des corbeilles de jawara (orge) sur la tête et dansent énergiquement au son d'un orchestre complet, comportant percussions, instruments à vent et à cordes.
Autres : baredi, chatkora, diwari, kamchino, pandwani, panthi, rîna...

MAHÂRÂSHTRA
Dindi : C'est une danse religieuse, dévotionnelle, en l'honneur du dieu Krishna dont elle évoque les jeux. Les musiciens se trouvent au centre (dindi est d'ailleurs le nom d'une petite percussion) ; les danseurs autour d'eux se répartissent en formations et figures géométriques, leurs pas s'accélérant avec le rythme.
Kala : Il s'agit d'une autre danse se référant aux jeux de l'enfant Krishna. Les danseurs, les uns grimpés sur les épaules des autres, forment un cercle. Un pot de lait caillé est brisé et sont contenu lancé sur les danseurs, en signe de fécondité. Puis la danse prend une tournure plus martiale, avec maniement de bâtons et de sabres sur un rythme effréné.
Koli : Cette danse est caractéristique de la communauté des pêcheurs, appelés Kolis. Elle rassemble hommes et femmes, répartis en deux groupes : les hommes, munis d'avirons, miment les gestes des rameurs ; les femmes, face à eux, se tiennent les unes les autres et avancent vers les "pêcheurs". Tous dansent ensuite ensemble, en mouvements évoquant la pêche, les vagues...
Lavani : Il s'agit d'une danse accompagnée de chants, pratiquée seulement par des femmes. Le mot vient de lavanya, signifiant "beauté". Les danseuses en sari exécutent des mouvements énergiques sur des musiques et des chants aux thèmes variés : politique et société, religion, amour... On dit que ce spectacle était destiné dans le passé (XVIIIème et XIXème s.) à remonter le moral des troupes.
Tamasha : Voici encore une forme très théâtrale, remontant au XVIème s. dit-on, et dont le nom, signifiant "divertissement", viendrait de Perse. Le tamasha était souvent, à l'origine, d'inspiration paillarde. Comme la danse lavani, il servait à entretenir le moral des troupes militaires, hindoues ou musulmanes.
Autres : povadas, dhangari gaja, hadga, ghagar phunkane, phugadis...

MANIPUR
Cet Etat du Nord Est, voisin de l'Assam, est bien sûr le berceau de la belle danse Manipurî, mais en outre on y pratique des danses folkloriques, originales ou proches de styles plus largement répandus.
Laï haraoba : Il s'agit en fait d'un ensemble de danses, que l'on dit à l'origine de la danse manipurî. On y retrouve le khamba thoïbi et le maïbi (voir ci-dessous), ou encore la danse leïma jagoï.
Khamba thoïbi : Cette danse tire son nom d'un couple de nobles amoureux du XVème s. : le prince Khamba et la princesse Thoïbi. Elle est dansée par un homme et une femme reprenant l'hommage que rendit dans les temps anciens le couple princier à un dieu sylvestre appelé Thangjing, afin qu'il accorde paix et prospérité à leur pays.
Maïbi : On pourrait l'appeler "danse des prêtresses". Ce sont en effet ces dernières qui, par leur chorégraphie, retracent la cosmologie propre à la communauté meithei, majoritaire dans l'Etat. Leur danse évoque la création du monde, mais aussi la vie traditionnelle, la construction des maisons, etc.
Nupa pala : C'est la danse des cymbales (kartal cholom), exécutée par un groupe d'hommes dont les mouvements sont d'abord lents et doux, puis vont crescendo. L'inspiration est religieuse, et les danseurs portent, de façon caractéristique, un turban blanc en forme de boule.
Pung cholom : Cette "danse du pung" doit son appellation au nom local du tambour mridangam : le pung. Il s'agit d'une danse rituelle modulée par la virtuosité des joueurs de cet instrument ; les mouvements sont tour à tour gracieux et vigoureux, selon les rythmes...
Rasâ lîlâ : Cette danse populaire est dédiée à Krishna et décrit ses jeux amoureux avec les vachères de Vrindâvan. C'est donc une danse dévotionnelle, normalement pratiquée dans les cours de temples. Les moments de solo alternent avec des duos et des danses de groupe. La rasâ lîlâ a la réputation d'être une danse subtile, élégante et luxueuse de par ses costumes. A noter que les danses nupa pala et pung cholom sont souvent exécutées en prélude à la rasâ lîlâ.
Autres : lam-kut-lam, thambal chongbi, yumsarol...

MEGHÂLAYA
Nongkrem : Il s'agit d'une danse rurale du peuple khasi, évoquant les champs, les battages... avec accompagnement de chants traditionnels et prières pour la paix et la prospérité.
Autres : laho, shad sukmynsiem, wangla...

MIZORÂM
Chaï lam : Cette danse regroupe femmes et hommes, qui alternent pour former un cercle où ils se tiennent par les épaules et la nuque. Ils exécutent divers mouvements synchronisés (pas, balancements du corps...) tout en chantant en chœur, tandis que les musiciens jouent de leurs instruments traditionnels tels que tambour, gong, cornes...
Cheraw : C'est la "danse des bambous". En effet, deux longs bambous sont placés horizontalement sur des supports et frappés rythmiquement, pour donner le tempo aux danseurs. Ceux-ci enjambent les bambous selon des pas souvent complexes et inspirés des mouvements observables dans la nature (animaux, etc.).
Chheih lam : Il s'agit d'une danse particulièrement joyeuse. Le public s'assoit en cercle et un danseur chante en exécutant des mouvements du corps et des membres. L'accompagnement musical est essentiellement rythmique : on bat le tambour ou le bambou, ou encore on frappe dans ses mains.
Par lam : Voici une danse exécutée par les jeunes filles, vêtues de leurs plus beaux costumes traditionnels et des fleurs dans les cheveux. Tout en chantant, elles exécutent des mouvements tels que le balancement des bras.
Autres : khual lam, solakia, sarlamkaï...

NAGALAND
Khamba lim : Cette danse est pratiquée par deux groupes, hommes et femmes, disposés en deux rangées.
Autres : agurshikukula (danse guerrière), âluyattu, kuki, leshalaptu, modse, monyoasho, sîcha, rengma...

ORISSÂ
La patrie de l'Odissi est un des Etats les plus riches en danses folkloriques.
Chaïti ghoda : Cette danse est liée au culte de l'Energie divine, la Shakti - évoquée ici sous le nom de Vasulî Devî - et est pratiquée par une caste particulière appelée kaïbarta. L'un des danseurs est costumé et masqué pour représenter un cheval. L'accompagnement musical est à la fois instrumental et vocal.
Changu : Changu est d'abord le nom d'un tambourin local, utilisé dans diverses communautés ethniques. C'est de cet instrument que jouent les hommes tout en chantant, tandis que les femmes dansent. Un de leurs mouvements caractéristiques est un balancement du corps, en position semi-assise. Elles portent un sari qui couvre tout leur corps, ne laissant voir que mains et pieds ornés de bracelets et d'anneaux.
Chhau : voir Bihâr.
Dalkhaï : C'est une danse typique des ethnies de l'ouest de l'Etat, pratiquée par les jeunes filles, auxquelles se joignent des hommes tambourineurs et joueurs d'autres instruments. Les percussions sont d'ailleurs nombreuses et variées : ainsi l'énorme tambour à caisse métallique appelé nisan, ou, à l'inverse, le petit tambourin tamki... Les danseuses chantent des paroles inspirées des épopées ou des amours de Krishna. Leurs mouvements consistent notamment en flexions des genoux, jambes jointes, en flux et reflux, en déplacements circulaires.
Ghanta patua : Il s'agit d'une danse sur échasses, en l'honneur de la Déesse Mère. Le nom vient de l'instrument appelé ghanta, une sorte de gong en bronze.
Ghûmra : Cette danse tire elle aussi son nom d'un instrument, le ghûmra, petite percussion de terre cuite tendue d'une peau de reptile. Un percussionniste se tient au centre du cercle des danseurs, marquant le tempo, d'abord lent. Puis les mouvements s'accélèrent et se diversifient. Un chanteur intervient également, lorsque les instruments se taisent, pour évoquer diverses divinités.
Goti pua : Ce sont des garçons déguisés en filles qui pratiquent cette danse dont la popularité remonte à la fin du XVIème s. L'orchestre est composé de trois musiciens : pakhâwaj (tambour proche du mridangam), harmonium et gini (cymbales). Les garçons dansent par deux tout en chantant.
Jhûmar : voir Bihâr.
Karma : Danse tribale propre aux ethnies Binjhal, Kharia, Kisan et Kol,, le karma, comme son nom l'indique, honore le "Destin" (traduction approximative du mot). L'exécution est vigoureuse et exubérante, débutant de façon lente et simple, puis se compliquant et s'accélérant. Certains mouvements évoquent des ébats amoureux. Les costumes sont particulièrement pittoresques : étoffes rouges, plumes de paon, coquillages...
Kedu : Cette danse rituelle honore une divinité appelée Dahrani Penu qui protège les villageois et leur bétail, apporte chance et bonnes récoltes. Les hommes chantent et jouent de la musique (percussions, flûtes), tandis que les femmes dansent en demi cercle, mains sur les épaules de leurs voisines.
Kela keluni : Cette danse tribale est propre à l'ethnie nomade Kela. Elle associe un homme (kela) jouant du ghuduki, instrument à cordes spécifique et une femme (keluni) exécutant des mouvements de balancement de la tête, des hanches et des jambes. La musique est aussi vocale, avec des chansons sentimentales ou satiriques.
Naga : Il s'agit d'une danse virile, remarquable par ses lourds costumes élaborés comportant une grande coiffe décorée d'argent, une fausse barbe imposante et des bâtons décorés de façon multicolore fixés aux bras. Les mouvements les plus typiques sont des secousses des épaules et des effets de démarche martiale. Le danseur se trouve en tête d'une procession où se font entendre les joueurs de tambour.
Païka nritya : Le mot païka vient du sanskrit padatika, signifiant "infanterie". On l'aura compris, cette danse est donc, à l'origine, martiale, et était pratiquée par les paysans-soldats de la région avec épées, boucliers et tambours. Les mouvement en sont très physiques, voire acrobatiques, hérités des entraînements militaires.
Pala : Cette manifestation rituelle associe chant, musique instrumentale (mridanga, cymbales...), danse et mime. La grande particularité du pala est qu'il constitue une expression syncrétique de l'islam et de l'hindouisme, remontant à la période moghole avec le culte de Satyapîr, créé au Bengale vers le début du XVIème s. par un certain Husain Shâh.
Autres : danda nata (danse rituelle de pénitents en l'honneur de Shiva), dasakathia, dhanu jatra, jhadia paraja, kathinacha (danse avec bâtons), Krishna lîla, kutal kandha, madal, medha nacha (danse masquée), patua jatra, Ram lîla, ranappa (danse des bambous), sambhalpuri, samprada, sua...

PUNJAB
Bhangra : Cette danse masculine est la plus populaire du Punjab et s'est largement répandue ailleurs, jusqu'au
Canada ou à l'<Angleterre, dans les valises de la diaspora. Généralement, un joueur de tambour se trouve au centre des danseurs vêtus de longhis (vêtement roulé et drapé autour des hanches, couvrant les jambes) et de turbans. Les mouvements sont énergiques, parfois même acrobatiques et les chants font souvent appel à des onomatopées.
Ghidda : C'est la danse féminine de cet Etat, alliant puissance et élégance. Les femmes dansent à tour de rôle ou par couples, tandis que le reste du groupe bat la mesure en tapant dans les mains. Une des phases caractéristiques consiste à exécuter une vertigineuse pirouette. Traditionnellement, cette danse est exécutée lors d'une fête marquant le début de la mousson.
Autres : jâgo, jalli (danse religieuse), jhûmar (danse en ronde, voir Haryana), kikli, luddi (danse imitant le serpent)...

RÂJASTHÂN
Les danses folkloriques sont nombreuses ici aussi, avec usage fréquent d'accessoires tels que pots, armes ou bâtons...
Chakri : Cette danse féminine pratiquée par les Kanjars est remarquable par les rapides mouvements tourbillonnants qui font des danseuses aux robes fleuries de véritables toupies vivantes. C'est notamment une danse de mariage, mais on l'exécute également en d'autres occasions festives.
Gowari : Il s'agit de théâtre dansé, propre à l'ethnie Bhîl, pratiqué par des trouves allant de village en village. On y retrouve des personnages divins ou comiques. Entre les scènes jouées, les acteurs dansent autour d'un point central consacré à la divinité.
Kucchi ghodi : C'est une danse à rapprocher de la forme chaïti ghoda vue en orissa et du poïkkal kudiraï du Tamil Nâdu. Elle est exécutée par des hommes montant des chevaux factices, comparables à ceux que l'on peut voir lors du karmon à la Réunion. Ils manie des sabres, au rythme des percussions.
Tera tâli : Il s'agit d'une danse féminine très particulière, exécutée par des femmes assises tandis que des hommes chantent et jouent de leurs instruments. Ces femmes ont fixé des petites cymbales (manjîra) à diverses parties de leur corps (poignets, coudes, bras, taille...) et en tiennent aussi en main. Avec ces dernières, elles frappent selon des mouvements habiles celles qu'elles portent sur le corps, créant ainsi une musique très rythmée. Elles on parfois une lame entre les dents, ou encore une cruche, voire une lampe allumée sur la tête. Le tera tâli est destiné à honorer une divinité locale, Baba Ramdeo.
Autres : chari, gaïr, jhûmar (voir Bihâr), kalbelia, khulan lîla, walar, danse du feu, danse des tambours...

TAMIL NÂDU
Nous voici dans cet Etat tamoul cher à nombre de Réunionnais d'origine indienne. Le bhârata-natyam, la danse classique par excellence, bien connue et enseignée dans l'île, est né ici. Mais d'autres traditions tamoules, folkloriques, méritent aussi d'être évoquées. On retrouvera fréquemment dans les appellations le mot âttam ( ~dfdmfffff ), qui signifie "danse", et le mot kûtthu ( PtfT ), qui désigne plutôt le théâtre dansé. (Pour lire les mots tamouls, téléchargez la police de caractères).
Bagavatha nadanam : Cette danse religieuse, exécutée dans les temples autour d'une lampe rituelle, a pour but d'honorer le dieu Krishna lors de certaines fêtes.
Bommalâttam : Il s'agit en fait d'un spectacle de marionnettes (faites de bois, étoffe, cuir...) techniquement comparable au Guignol français et dont les thèmes sont empruntés aux épopées ou au folklore local. Le spectacle rassemble pendant plusieurs heures un public d'enfants et adultes.
Chakkaï âttam : C'est une danse pratiquée par groupes de huit ou dix danseurs se tenant en cercle ou en lignes parallèles et manipulant de courts bâtons de teck. La danse est accompagnée de chants évoquant les divinités. Devarâttam : Cette danse est typique du district de Maduraï et se perpétue depuis des temps anciens : elle était pratiquée par des danseurs - soldats et femmes - se tenant près du char sur lequel se tenait le roi tamoul victorieux de retour de bataille. Le roi lui-même et ses généraux dansaient parfois sur le char. De nos jours, au son de diverses percussions et éventuellement d'une flûte, les participants tiennent dans les deux mains des mouchoirs qu'ils balancent, et se déplacent selon des pas indiqués par celui qui dirige le groupe. Celui-ci, seul, porte une fausse barbe et un masque aux dents faites de coquillages.
Kaï silambu âttam : Mot à mot, il s'agit de la "danse des bracelets". Et en effet elle se pratique avec des anneaux sonores aux poignets et des grelots aux chevilles. C'est une danse religieuse pratiquée lors de certaines fêtes (Navarâtrî...) dans les temples, en l'honneur surtout de Kâlî.
Kalhaï kûtthu/kajaï kûtthu : Ce spectacle tient plus au cirque et à l'acrobatie qu'à la danse. Il est proposé par des troupes d'artistes itinérants accomplissant par exemple des sauts périlleux sur des perches, etc. Karagam ou Karagâttam : Cette danse rurale et joyeuse fait partie d'un rituel honorant la déesse Maryâmmâ et est pratiquée soit dans le temple, soit aux champs. Les danseurs tiennent en équilibre sur leur tête un pot fleuri plein de riz cru et exécutent diverses figures parfois acrobatiques, au son des percussions et des flûtes.
Kolâttam : Il s'agit d'une pratique villageoise très ancienne, une danse de bâtons que les danseuses entrechoquent selon divers motifs rythmiques. Le public réunionnais a fréquemment l'occasion de voir des représentations de kolâttam, et parfois de pinnal kolâttam : selon des entrecroisements très précis, les danseuses forment une tresse avec de longs rubans colorés attachés à un mât central, puis défont cette tresse toujours par le mouvement collectif bien maîtrisé.
Kummi : C'est une des plus anciennes et des plus importantes danses rurales. Cette danse féminine, dont il existe plusieurs variantes, est exécutée en cercle ; les danseuses chantent aussi et frappent dans leurs mains pour marquer le rythme. Le kummi est pratiqué lors de diverses fêtes publiques (Pongal...) ou privées (premières règles d'une jeune fille...). Christian Barat dans son ouvrage Nargoulan fait référence à une ancienne pratique des Malbars réunionnais, le koumi, kani ou kayni, aujourd'hui disparu, et qu'il rapproche du kummi tamoul. Mayil âttam : C'est, mot à mot, la "danse du paon", pratiquée lors des fêtes villageoises par des jeunes filles déguisées en paons grâce à une superbe parure de plumes et un faux bec articulé.
Oyil âttam : En tamoul, oyil est un mot voulant dire "beauté" ; oyil âttam est donc la "danse de la beauté" ! On la pratique essentiellement dans le sud de l'Etat. Les danseurs (mais des danseuses se joignent aussi à eux de nos jours), avec grelots aux chevilles, forment une ligne et accomplissent divers mouvements rythmiques, certains inspirés des arts martiaux. La danse est accompagnée de musique instrumentale et vocale.
Poïkkal kudiraï âttam : C'est une danse de chevaux factices, confectionnés de matériaux légers, de tissus colorés, que les danseurs passent autour de leur taille comme on le voit lors du karmon à la Réunion. Le "cavalier" brandit parfois une épée ou un fouet. Un orchestre accompagne cette danse honorant en particulier la divinité Ayyanar. Theru kûtthu : Cette forme de théâtre dansé constitue probablement une des sources du "bal tamoul" (voir en gros plan) connu à la Réunion. Le theru kûtthu est pratiqué uniquement par des hommes, y compris pour les rôles féminins. Acteurs, chanteurs et musiciens retracent des histoires prises dans les épopées, les purânas (textes anciens) ou le folklore. Le spectacle est traditionnellement présenté aux carrefours, surtout dans le nord de l'Etat et, comme à la Réunion, dure du soir jusqu'à l'aube.
Autres : kaman pandigaï (voir notre gros plan sur le karmon), kavadi âttam (la danse des porteurs de kavadi - voir le gros plan), ottan kûtthu (théâtre dansé), puli âttam ("danse du tigre", à comparer à la pratique du "jako malbar"), sevaï âttam (en l'honneur de Vishnu - un des danseurs joue un rôle de bouffon), danse du serpent (pratiquée par des jeunes filles déguisées en serpents et imitant les mouvements du reptile), silambattam (forme d'art martial avec un long bâton), thappâttam (tire son nom d'une percussion, le thappu), urumi âttam (l'urumi est un tambour à deux faces, au son mélodieux), villu pattu (avec la musique du villu, sorte d'arc musical)...

TRIPURA
Hajgiri : Cette danse rurale est exécutée par les jeunes filles en l'honneur de la déeese Lakshmî, souvent en période de récoltes, afin qu'elle apporte bonheur et abondance sur la maison. C'est dans la cour même de celle-ci que les danseuses font montre de leur habileté et de leur équilibre, en recourant à divers ustensiles.
Autres : basanta râs, chalam, cheraw, garia, haï hak, jhum, maïmita,

UTTAR PRADESH
Nous sommes ici au royaume du classique Kathak, mais découvrons aussi quelques danses folkloriques ou formes de théâtre dansé...
Charkula : Charkula est le nom d'une sorte de structure verticale portant des dizaines de lampes à huile allumées disposées sur plusieurs étages. La danseuse porte sur la tête cet édifice lourd parfois d'une cinquantaine de kilos, et doit le garder en équilibre tout en effectuant des mouvements alertes et gracieux. Les hommes accompagnent la prestation par leurs chants. Cette danse est typique de la région du Braj.
Chholiya : Il s'agit d'une danse martiale de la région de Kumaon, dans le passé pratiquée par les guerriers après une bataille victorieuse. A l'occasion de diverses festivités (Holî, mariages...), les danseurs font montre de force et d'adresse en manipulant sabres et boucliers, ainsi qu'en exécutant divers mouvements de pirouettes, sauts et autres figures.
Hurka baul : C'est une danse rurale de la région de Kumaon, exécutée dans les champs en période de culture du riz ou du maïs. Hurka est le nom du tambour, seul instrument utilisé, et baul désigne le chant. Un chanteur-narrateur conte des récits héroïques mimés par des acteurs, tandis que les paysans dansent en deux rangs avançant et reculant tour à tour.
Nautanki : C'est l'une des formes de théâtre dansé pratiquées dans cet Etat. Les récits sont d'inspiration historique, mythologique ou folklorique, accompagnés de musique traditionnelle ou moderne. Le style est épique, mais des épisodes comiques ponctuent le spectacle. Il existe deux styles principaux : hathras et kanpur.
Autres : chaunfla, chhapeli, dhurang (danse de funérailles), jhora, jhumeila, kajri, karan, khyal, naqqal (farce), Ram lîla, râsa lîla, svanga (théâtre dansé)...

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