LES DANSES DE GUYANA


Le Gragé :
Ce n'est autre chose qu'une valse transformée. Les trois temps sont nettement définis par deux tambours. Le premier frappe les deux premières mesures et le second accentue la cadence. Le gragé ouvre toutes les danses créoles comme la valse dans les danses françaises, avec cette différence que les partenaires dansent séparément, mais toujours par couple.

Les Rôles :
On peut comparer cette danse dans toutes ses parties à un quadrille. Comme ce dernier, elle comprend cinq figures. Chaque figure est dansée par quatre et même huit couples. Les tambours jouent le rôle principal dans cette danse. C'est à ses appels que les danseurs marquent le pas dans des entrechats, sauts légers pendants lesquels les pieds des danseurs s'entrechoquent plusieurs fois avant de toucher le sol. C'est là tout le charme. Un chacha (hochet), que manie habilement le chanteur, donne la cadence.

Le Camougué : C'est une sorte de bourrée d'Auvergne. La danseuse est placée en face du danseur. Tous deux exécutent les pas en s'approchant et en s'éloignant au rythme d'un long tambour sur lequel s'assied le batteur. Un accompagnateur, à l'aide de deux baguettes, frappe sur l'arrière du tambour pour marquer la mesure à quatre temps.

Le Caladia : C'est une danse sautillante qui tient du gragé et du kassé-kô. Le Diouba : C'est un camougué qui` se danse sur place avec cette différence qu'il est accompagné des tambours du gragé.

Le Kassé-Kô : Cette danse trouve son nom dans le fait que les corps semblent se casser dans l'excitation des cadences des tambours. Souvent dansée en fin de soirée, elle est d'abord expression de joie, de défoulement extrême où chacun peut s'exprimer. Ici l' improvisation est reine et l' émotion dicte le rythme. I1 n'est pas important d'avoir appris à danser : il suffit de se laisser envahir par le son des tambours. Tout au long de la nuit, chants et rythmes des tambours s'enchaînaient inlassablement : chants qui racontent l'esclavage, mais aussi la vie de tous les jours dans la campagne guyanaise au début du siècle: les filles qui veulent aller à la ville, ou voir ailleurs si la mer est bleue, celles qui veulent se mettre en ménage, celles qui chantent les louanges de leur "homme" et celles qui pleurent de n'être bonnes qu'aux travaux des champs.

Chants entrecoupés d'ordres aux tambours, aux danseurs :
"Changez de position" "jeunesse amizé sans faché". Et puis aussi les chants plus proches de la vie de tous les jours, ceux qui abordent les thèmes de la mort "si mo tombé si mo decedé" ou de l'amour et de l'érotisme "bagag la gros i dangereux" "pa mete la main en bagage laé!..." Les chanteuses chantent, les choeurs répondent, les tambours s'affolent, le rhum coule, les petits matins ne répondent plus de rien. Les nuits de kasse-kô chez Man' Serotte démarrent avant minuit et s'achèvent au petit matin à l'heure du petit déjeuner ou du blaff (court-bouillon de poisson roche pimenté, réconfortant et tonique servi le matin et plus particulièrement en période de carnaval en guise de petit déjeuner).

Les tambours du folKlore guyanais - ambou Grace :
C'est un tambourin. Il peut y avoir plusieurs tambours pour fouler le morceau (accompagnement), mais un seul pour le couper (meneur et orchestreur). Tambou kassé-Kô : Les tambours sont de petits tonneaux surmontés de peaux de bêtes bien tirées. Pour former un orchestre, il doit y avoir deux fouleurs, toujours un seul coupeur et un batteur pour la banquette ti-bois. Tambou Camougué : Un tambour long, un tambour court qui sont faits dans du bois creux. Le petit tonneau peut servir pour tout (battre les ti-bois). De la même manière qu'elle permettait à l'esclave de se libérer de sa condition, la danse du kassé-kô permet aujourd'hui au danseur de se libérer des contraintes de la vie quotidienne.

Ce même kassé-kô qui se dansait dans les plantations permet aujourd'hui aux guyanais, jeunes et moins jeunes, de refuser cette nouvelle société qui arrive et qui les submerge pour se réfugier, l'espace d'une danse, l'espace d'une nuit dans ce qui est la Guyane immortelle, celle des bois et des fleuves, celle de leurs racines et de leurs ancêtres. En ce sens, on peut dire de ce folklore que défendent Madame Serotte et "Le Buisson Ardent" qu'il a une véritable vertu thérapeutique ,un remède capable d'apaiser les plus grandes révoltes, les plus grands désarrois.

Source : Le Guide

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