"VITRIVAL EN PHOTOS"



TOPONYMIE ET CHEMINS

         Quand on évoque l'histoire d'un village, il convient d'en étudier la toponymie qui, avec le sol, contribue à perpétuer cette histoire.
         Que quelque direction que l'on vienne, Vitrival apparaît comme une large vallée, mais son territoire est aussi parsemé de quelques vallons et collines pittoresques.
         "Aller par monts et par vaux" s'applique parfaitement au fait de parcourir le village.
         La vaste cuvette qui forme le centre du village, est entourée de quelques collines s'étendant au sud, à l'ouest et au nord, tandis que la partie située plus à l'est s'étale en pente douce vers Fosses.
         Le village comprend deux parties principales :
         - L'Après la Haut au sud;
         - L'Après l'Vallée au nord;
         Elles sont séparées par la grand-route (1); cette route fut construite en 1842-1843 et est pratiquement parallèle au Vieux Chemin de Walcourt qui, sur notre territoire, vient de la Ferme de la Laide Basse et, passant devant l'église, rejoint la grand-route au lieu-dit "La Barrière" que nous venons d'évoquer.
         Ce sont souvent les usages qui déterminent les noms des rues; parfois aussi ce sont les directions ou endroits où elles conduisent.
         La rue de Fosses dont nous venons de parler est pour l'Administration des Routes, la route nationale RN. 922 de Lanklaer à Valenciennes.
         La rue de Falisolle (ou chemin de Claminforge) fut construite en 1870-1872 par l'entrepreneur Jules Moreau de Vitrival qui, après avoir extrait dans le sous-sol de Claminforge la pierre nécessaire, utilisa cette pierre pour en faire de la chaux.
         C'est là l'origine des premières carrières qui, par la suite, se sont multipliées dans la vallée.
         La rue de Walcourt, déjà citée, est reprise sur la carte de Ferraris, au 18ème siècle, comme chemin de Walcourt à Fosses. Elle est aussi désignée dans de vieux actes comme "Chemin du Seigneur".
         La partie la plus septentrionale est devenue "Rue du Bout" depuis les fusions de communes.
         La rue d'Aisemont, devenue rue de la Bruyère, conduit au hameau du même nom, en passant devant le cimetière puis, traversant la Biesme, vers le hameau des Bas-Monts.
         La rue de Mettet, devenue rue Bois des Mazuis, part du centre du village, traverse le hameau de "Les Dsiettes" puis le bois, pour aboutir au chemin du Bois des Chanoines et atteindre ainsi la Ferme des Chanoines construite après le défrichement de 1830-1835.
         La rue de Nèvremont, devenue rue de la Bouverie, conduit vers le chemin de Saint-Remy au fond duquel se trouvait le seul moulin desservant Vitrival jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale.
         Au 18ème siècle, deux moulins fonctionnèrent dans le village : le moulin à eau de Les Dsiettes et un moulin à vapeur situé au chemin de Walcourt qui devint une forge exploitée par la famille Porignaux.
         La rue de Lège conduit au hameau du même nom en jouxtant le bois des Chanoines dans sa partie nord-ouest.
         La rue Rauhisse (2) mène vers ce hameau portant le nom d'une coupe du bois des Mazuis.
         La rue de la Giloterie permet d'atteindre le hameau du même nom en partant de la rue de Falisolle ou de la chaussée de Charleroi; au 16ème siècle, on retrouve les noms de famille Gillot et Giloteaux ayant vécu à cet endroit.
         La rue du Bôlia, endroit anciennement planté de bouleaux.
         La rue des Tronces partant du chemin de Walcourt au lieu-dit "Chapelle aux Rats" pour conduire au



La grand-route (route de Fosses à Châtelet), actuellement chaussée de Charleroi,
avec l'arrêt du tram situé à proximité de la maison communale (Cliquez ICI)


         Chemin du Bois du Prince et atteindre le hameau de Devant-les-Bois (Mettet).



         En 1842, quand fut établi l'Atlas des Chemins, les rues de nos villages étaient désignées par des numéros.
         C'est durant la première guerre (1914-1918) qu'il fallut leur donner un nom et c'est ainsi que certaines rues portèrent des noms de famille.
         La rue (ou tienne) Colot : Patronyme disparu depuis longtemps à Vitrival.
         Les rues Leclercq et Duculot évoquent les noms de deux fondateurs de la commune lors de la Révolution française.
         La rue Jean Tousseul dont nous parlerons plus loin, évoque la mémoire d'un écrivain wallon.



         D'autres rues évoquent aussi certaines activités qui se sont exercées dane le village.
         La rue de la Brasserie (3) était située au pied du tienne à l'endroit où fut construite la Salle Patria.
         Le Chemin de la Carrière fur créé en 1916 pour donner accès à la carrière de grès (aujourd'hui disparue), concédée par la commune en 1920.
         Sur l'ancien site s'est implanté, vers la fin des années 70 et début 80, le Camping du Val Tréko.
         Le tram à vapeur reliant Fosses à Châtelet, construit en 1914, faisait un large détour par la vallée du Tréko qu'il quittait aux abords de la carrière pour rejoindre la grand-route au sommet de la côte dite "Tienne du Roux".
         La carrière, communément appelée "Carrière di Bwès" (carrière du bois), était située dans un endroit entièrement boisé.
         Cette appellation la distinguait ainsi des autres carrières situées le long de la Biesme.
         La rue des Quartiers conduisait vers la propriété communautaire du Haut-moyen-âge où chacun cultivait un quartier de bonne terre. C'est vers la moitié du 19e siècle que les premières maisons furent construites à cet endroit.
         La rue Saint-Remy conduisait au moulin du même nom.
         Elle devint rue de la Cantine après la fusion des communes.
         Le lieu-dit "Al Cantine" évoque l'emplacement d'une ancienne auberge portant ce nom.
         Le chemin de la Spinette relie Vitrival à Aisemont à travers la vallée séparant les deux villages.
         Au lieu-dit "La Spinette" se trouvait une ferme isolée dénommée "Cense de la Spinette", propriété des do Grady de Fosses et disparue depuis près d'un siècle.
         Seul un "wez" entouré de gros saules y subsista jusqu'il y a quelques dizaines d'années.
         La rue Neuve qui relie la grad-route à l'ancien chemin de Walcourt est devenur la rue Saint-Pierre pour rappeler le culte du Saint Patron.
         C'est à l'intersection de cette rue avec la rue Jean Tousseul que fut construite, en 1968, une petite chapelle dédié à Saint-Pierre, à proxilité de l'endroit où se trouvait la fontaine du même nom.



         Nous venons de citer la rue Jean Tousseul.
         Pourquoi une telle rue à Vitrival?
         Jean Tousseul, écrivain wallon, est le pseudonyme d'Olivier Degée, né à Landenne-sur-Meuse, le 7 décembre 1890 et décédé à Seilles (Andenne), le 9 février 1944.
        


La ferme Duculot à la rue de Walcourt
au temps du battage à la machine à vapeur.



Le concasseur de l'ancienne carrière de bois
actuellement le "Camping du Val Tréko".

Cet ouvrier-carrier est un remarquable exemple d'ascension culturelle uniquement due à un persévérant labeur personnel.
         Après quatre annés de travail aux Carrières de Seilles, âgé de 32 ans, il devint journaliste de 1923 à 1927, puis se consacra uniquement au métier d'écrivain.
         Son oeuvre comprend 50 titres dont la plupart furent traduits en une quizaine de langues.
         En 1945, Monsieur Jean-Pierre Bonnami, directeur des Cahiers Jean Tousseul, était professeur à l'Athénée de Tamines.
         Le groupe des "Amis de Jean Tousseul" dont il était président, demanda aux administrations communales de donner à une rue, le nom de celui dont le renom avait rayonné bien loin de nos cités.
         Vitrival fut une des premières communes à répondre à ce souhait et, en 1947, une plaque commémorative fut apposée à l'entrée de cette rue où se situe le jeu de balle qui, après son aménagement, devient officiellement Place Jean Pousseul, le 6 juin 1965.
         Terminons en citant une phrase extraite de son roman "Le Retour" paru en 1930 : "Il est bon de s'en aller parfois et d'assurer la diffusion de son travail, mais il est si doux de se réfugier finalement contre le sol, chaud comme un coeur, de son village natal."



         En prolongement de la rue Jean Tousseul, citons encore la rue de la Tannerie, se terminant en cul-de-sac aux abords du RY d'Giraux, là où se trouvait une ancienne tannerie.



(1) Anciennement Route de Fosses et actuellement Chaussée de Charleroi.
(2) Endroit le plus élevé du village. Altitude 245 m.
(3) Anciennement Rue de l'Eglise et Tienne dèl Brèssène rappelle la brasserie de Pierre Galloy (1775-1838).




La rue de l'Eglise (actuellement rue de la Brasserie) avec, à droite,
l'ancienne brasserie de Pierre Galloy, bourgmestre de Vitrival de 1797 à 1823.


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