"VITRIVAL EN PHOTOS"



ETYMOLOGIE

         C'est dans un document du XIIe siècle reprenant les sanctuaires de la terre de Fosses que l'on trouve mention de Vitrival, en wallon VIETRIVAU; ce document porte : "Capella Sanste Petri in Vetere Valli".
         Dans un autre document datant de 1217, on retrouve à nouveau le nom de VITRIVAL.
         Ce nom sonne clair et gai, il a une consonance agréable et il tranche nettement sur les noms des localités avoisinantes; il est donc inévitable que l'on s'attache à découvrir la ou les origines de cette dénomination.
         Pas moins de sept théories, toutes aussi séduisantes les uns que les autres, ont été proposées, mais la plupart d'entre elles ne reposent que sur des racines de mots n'ayany aucun rapport avec la situation géographique du village ou son véritable visage dans le contexte historique.
         Une seule chose semble être tenue pour certaine : la localité tire son nom du latin.
         Le document cité plus haut reprenant les sanctuaires de Fosses cite "VETERE VALLI", c'est-à-dire la vieille vallée, qui serait la signification le plus plausible de VITRIVAL. (1)
         Parmi les thèses développées par Joseph Noël dans ses "Etymologies fossoises", citons :
         1) L'assemblage des mots VIATOR ou VIATRIX (voyageur) et VALLES (vallée).
         VIATORIS VALLES ou VIATRICIS VALLES se serait transformé en VITRIVAL.
         Le sens de Vallée du Voyageur ne semble pouvoir être retenu.
         A l'époque romaine, la localité ne devait guère attirer d'étrangers et cette expression n'aurait aucun sens précis.
         2) Deuxième origine possible : VITRIVAL serait dérivé de VICTOR ou VICTORIS (vainqueur ou victoire) et VALLES (vallée) et le vocable latin VICTRIS VALLES serait devenu VITRIVAL (vallée de la victoire).
         Au temps où l'on croyait que Jules César avait vaincu les Nerviens à Presles, cette hypothèse fut émise et une inscription au coeur de la collégiale de Fosses maintient cette erreur.
         Un autre interprétation, celle de Kairis (2), parle de Vallum VICTORIAE. Plus question de vallée mais de retranchement de la victoire, VALLUM signifiant camp retranché; la configuration de Vitrival ne permet toutefois aucune possibilité de retranchement. Cette théorie ne peut non plus être admise.
         3) Autre interprétation, combien poétique : VITRIVAL dériverait de VITRIX-VALLES ou VALLEE DES BOUQUETIERES; mais on ne devrait guère cultiver de fleurs dans ces parages qui, à l'époque romaine, ne devaient être recouverts que par des vestiges de la sylve et de la fameuse forêt charbonnière.
         4) Que faut-il penser de VIA TRIVIA ou CHEMIN DE DIANE, considérée comme déesse des carrefours? Mais ici, le nombre des contractions ou élisions semble trop abondant.
         5) Une autre explication ferait dériver le nom de la localité de VICTRIX VALLES ou Vallée des Vannières. Si la région est fertile en terrains humides où poussaient joncs et roseaux, on peut croire que les femmes de l'endroit étaient habiles aux travaux de vannerie.
         Mais à l'époque romaine, il ne devait y avoir, sur le territoire, que quelques huttes sans importance et il paraît vain de trouver là la véritable étymologie.
         6) Une autre thèse, citée par Joseph Noël, donne VITREUS VALLES ou VALLEE DU VERRE comme origine du nom; mais celle-ci ne paraît pas défendable du point de vue historique.
         L'autre sens du mot VITREUS, à savoir CLARTE, nous amènerait à "VITREA-VALLES" ou "Vallée Claire" qui s'expliquerait en pensant aux versants largement évasés qui permettent à la clarté de se répandre à profusion sur la vallée. Cette éthymologie serait basée uniquement sur la situation géographique.
        

        Vue aérienne (Cliquer ICI)


7) Autre explication tout aussi simple qui ferait de VITRIVAL la forme francisée de VIAE TRIVIUM ou CARREFOUR DES TROIS CHEMINS.
         En effet, sur le territoire, trois chemins se rencontraient et se rencontrent encore de nos jours : les chemins vers Fosses, Le Roux et Aisemont.
         Au cours des ans, VIAE se serait contracté en VIE, tandis que TRIVIUM se changeait en TRIVIAU. D'où VIETRIVAU qui, à l'avènement de la langue française, aurait cédé la place à VITRIVAL.



         S'il y a presqu'unanimité de la part des historiens pour voir dans VITRIVAL, un composé dont le second élément relève de sa situation topographique, par contre l'origine du premier élément "VITRI" a fait l'objet de nombreuses interprétations.
         Outre celles que nous venons de citer, Jean-François Delestrait, dans son mémoire "TOPONYMIE DE VITRIVAL" présenté à l'U.C.L. en 1985, cite une dizaine d'orthographes du nom utilisées entre 1237 et 1773 dans divers documents.
         Quant à l'origine du premier terme (VITRI), l'auteur fait référence à l'anthroponymie (étude des noms de personnes) et cite plusieurs anthroponymes tels que : VITHERICUS (A. Vincent 17 p. 98), WITHERICI (1. Carnoy. NC. p. 708) et WITERICI (M. Bologne. p. 111). Ces interprétations ont cependant le défaut de ne pas rendre compte de la forme dialectale, notamment en ce qui concerne la diphtongue initiale qui est le résultat du traitement wallon de è entravé et du î, aboutissement normal en ie ou qui ne peut provenir d'un i.
         L'auteur propose, pour sa part, un nom de personne germanique, composé au moyen des thèmes onomastiques WERD (digne-honorable) ou Wirt (gardien, hôte) et HARI (armée); cet anthroponyme attesté en Gaule en 830 sous la fprme WERTHERIUS (I. Morlet p.p. 220b et 17a); le changement de W en V n'étant pas un problème, cela justifierait pleinement, dit-il, la forme dialectale.
         Vitrival serait donc, si on le suit, la "VALLEE DE WERTHERIUS".



         Dans sa brochure "Histoire et Folklore de Vitrival" parue en 1958, André SPINEUX fait référence au document du 12ème siècle où il est fait mention de "VETERE VALLI" ou "VIEILLE VALLEE" comme origine probable du nom.
         Mais, Vallée de la Victoire (ou du Vainqueur), Vallée du Voyageur, Vallée des Bouqetières, Chemin de Diane, Vallée des Vannières, Vallées des Verres (ou du Verre), Vallée Claire (ou de la Clarté), Carrefour des Trois Chemins, Vallée de Wertherius ou Vieille Vallée... après tout peu importe... VITRIVAL est un nom charmant, un coin où il fait bon vivre et c'est au fond, pour moi, la seule chose qui compte et, comme l'écrivait Jehan Froissart, chroniqueur du 14ème siècle dane "Joli Buisson de Jeunesse" :

Ce que je vois moult volontiers
Ce sont roses et églantiers
Flourettes et verds arbrisseaux
Graviers, fontaines et ruisseaux.


(1) cf. A SPINEUX, "Histoire et Folklore de Vitrival". 1958.
(2) Auteur de la Notice sur Fosses en 1858.


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