"VITRIVAL EN PHOTOS"


par André SPINEUX

Dans nos anciennes collections du Messager, nous trouvons cet article écrit par André Spineux (père du bourgmestre actuel), qui fut bourgmestre à Vitrival de 1947 jusqu' à la fusion des communes en 1977). Voici le fruit de ses recherches.
Avant la bataille de Fleurus en 1794, qui marqua le début de l'occupation française de la Belgique, le village de Vitrival dépendait de Fosses du point de vue administratif : Vitrival, de même que Bambois et les Monts (Aisemont) désignaient leur mayeur au magistrat de la Ville (Conseil communal de l'époque).
Mais si Vitrival était ainsi partie intégrante de Fosses, ce village n'en constituait pas moins une seigneurie distincte de celle de Fosses, bien que le seigneur était le Chapitre des chanoines de Fosses et que la HauteCour de Vitrival eut, tout au moins à la fin de l'Ancien Régime, son siège à Fosses.

LES DEBUTS DE LA COMMUNE

La commune de Vitrival fut constituée par l'ancienne seigneurie ou Haute-Cour de Vitrival, augmentée d'une large portion du bois des Chanoines dans lequel les habitants de Vitrival exerçaient de temps immémorial des droits d'usage, les droits des Mazuys.
La réunion de la seigneurie de Vitrival et d'une portion de la seigneurie de Fosses fut vraisemblablement obtenue grâce aux instances des notables du village en vue de sauvegarder ces droits d'usage.
Qui étaient ces notables ? Henry Leclercq était maire de Vitrival dès 1797, ayant comme collaborateurs Pierre Galloy, Pierre Maillien et Joseph Duculot, dénommés agents municipaux.
Pierre Maillien mourut dès 1809, tandis que les trois autres demeurèrent longtemps à la tête de la commune : Henry Leclercq, jusqu'à sa mort en 1828 alors qu'il avait 81 ans ; Joseph Duculot jusqu'en 1830 (il mourut quatre ans plus tard à l'âge de 90 ans) ; Pierre Galloy jusqu'à sa mort en 1838, alors qu'il n'avait que 63 ans. Tous les quatre savaient écrire, mais c'était généralement le plus jeune d'entre eux, Pierre Galloy qui tenait la plume et se trouvait donc, sans que cela soit précisé, le secrétaire de la mairie.

MAIRE, MAYEUR, BOURGMESTRE

L'administration française donna le nom de maire à celui qui exerce la première charge municipale. Sous le régime hollandais, l'ancienne expression mayeur remplaça celle de maire dans les communes rurales : ce fut le cas à Vitrival à partir de 1820.
L'appellation de mayeur fut ellemême remplacée en 1828 par celle de bourgmestre, d'origine germanique et qui était de longue date, employée dans la bilingue principauté de Liège à laquelle Fosses appartenait.
Le magistrat de Fosses, choisissait chaque année deux bourgmestres (ou maitres du bourg) ; ils ne pouvaient normalement être investis de cette fonction que deux années consécutives. Joachim Tressogne (dit Lhoest), de Vitrival, ancêtre des Galloy, fut cependant - fait unique dans les annales - bourgmestre de Fosses quatre années de suite, de 1694 à 1698.
C'était à une époque troublée par les invasions françaises : le bourgmestre Lhoest fut emprisonné par les Français à Charleroi, victime de son zèle a protéger les intérêts de ses administrés.

LES BOURGMESTRES DE VITRIVAL

Henry Leclercq fut maire dès 1797 ,peut-être l'était-il déjà avant cette année) ; Pierre Galloy le fut durant quelques mois en 1802 ; il abandonna cette charge pour habiter à Châtelet, mais ne tarda pas à revenir à Vitrival et à rentrer à l'administration municipale.

La liste des bourgmestres de Vitrival s'établit avec précision depuis 1802 :
Joseph Duculot (1743-1834)
1808 : Henry Leclercq (1746-1828)
1828 : Pierre Galloy (1775-1838)
1838 : Joseph Galloy (1802-1865)
1861 : Jacques Lotin (1819-1906)
1904 : Adelin Dauvin (1866-1943)
1910 : Joseph Galloy (né en 1870, remplacé pendant la guerre 1914-1918 par Charles Parent (1861-1928)
1921: Joseph Jassogne (1860-1949)
1927 : Alphonse Pasleau (né en 1882, remplacé pendant la guerre 40-45 par H.-Georges Parent (né en 1883)
1947 : André Spineux (né en 1908), jusqu'à la fusion des communes en 1977.

TRADITION FAMILIALE

Pierre Maillien, adjoint des premiers maires, avait épousé M.-Josèphe Galloy, cousine germaine du maire Pierre Galloy ; une de ses filles épousa Jean-Antoine Lottin, meunier à St-Remy (Fosses) qui devint échevin, à Vitrival, fut le père du bourgmestre Jacques Lottin ; et une antre fille Maillien épousa Joachim-Joseph Damanet, maréchal-ferrant qui fut longtemps conseiller communal à Vitrival, est l'ancêtre des Damanet, dits « Manet » de Vitrival et de Fosses.
Joseph Galloy, bourgmestre de 1838 à 1861, était le fils de Pierre Galloy à qui il succéda. Joseph Galloy, qui habita Le Roux et qui fut bourgmestre de Vitrival de 1910 à 1921 est l'arrière-petit-neveu du bourgmestre Pierre Galloy.
D'autre part, le maire Joseph Duculot est le trisaèul de Mme Florence Duculot, épouse de M. Alphonse Pasleau, tandis que le bourgmestre Pierre Galloy est le trisaïeul de Madame André Spineux. (N.d.l.r. : ce dernier ne savait pas, lorsqu'il a rédifé cet article, que son fils serait bourgmestre à Fosses). Tradition familiale... encore.

TENDANCES POLITIQUES

Jusqu'à la moitié du 19e siècle, la tendance du Conseil communal de Vitrival était « unioniste », à l'image du Gouvernement de 1830.
Une majorité libérale se constitua, qui amena en 1861, la nomination de Jacques Lottin comme bourgmestre. Un renversement de la situation se produisit à partir de 1904, où Adelin Dauvin, se présentant seul en opposition à la liste libérale, obtint la majorité des voix et devint bourgmestre.
La majorité redevint de gauche dès 1927 et de droite à partir de 1947.

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