Vitrival
--------------------------------------------------------------------------------
Est-ce "Vetera vallis", la vieille vallée (dans un acte du XIIe siècle)? ou "Victoriae vallis", le val de la victoire... de Jules César, lors de la bataille de Presles (avec "Nerviorum Mons pour Névremont; Arcis Mons pour Arsimont)? Ou encore "Via trivium" : les trois voies? Le terme wallon Viètrîvaux incite à retenir la première (et la plus ancienne) étymologie.
Avec ces quartiers "Après là-haut", "Après l'valèye", Rauhisse, Val Trèko, il est clair que l'expression "par monts et par vaux" convient fort bien à ce village qui, comme Aisemont, fit partie intégrante de Fosses jusqu'à la Révolution française : striée de plusieurs petites rivières, la superficie de 964 Ha se situe entre 140 et 240 mètres d'altitude; un quart est boisé, deux tiers sont agricoles.
Avant 1797, date de la création de la commune autonome, les habitants de Vitrival avaient les mêmes droits de mazuyage reconnu dès 1522 sur 200 bonniers du Bois des Chanoires, ou "Bois des Mazuys", mais un litige à ce sujet avait déjà été tranché par le Prince-Evêque de Liège en 1287 ! Il s'agissait d'un droit d'usage concernant la glandée (pâturage des porcs), de champiage (pacage), le bois mort et le bois de charpente. Ce droit féodal n'a gardé son nom qu'à Vitrival. Pour être "mazuys", il fallait être propriétaire de sa maison et d'un bonnier et demi de terres. A la Révolution française, les responsables locaux se gardèrent bien de parler de ce privilège, mais très habilement obtinrent pourtant de la Préfecture les "droits d'usage forestier au bénéfice des habitants de la commune" en tant que droits ancestraux, même si dans les faits, seuls les "mazuys" continuèrent d'en bénéficier. Il est étendu à tous les habitants depuis 1947.
La forêt qui autrefois couvrait tout le territoire intervient comme trame de fond dans l'histoire du village. La fabrication du charbon de bois a imprimé sa marque indélébile dans le sol des campagnes actuelles : les "aires de faude".
Une "Fontaine des faudeux" le rappelle et cela nous amène à préciser que plus de 150 lieux-dits évoquent éloquemment l'histoire : Al Djustice et Al coû indiquent que Vitrival possédait sa cour de justice; les "terrains de l'Irlandois" parlent de saint Feuillen et de ses moines scots; Claminforge rappelle la petite sidérurgie commune à Aisemont; la Carrière : l'extraction de pierres de grès au Val Trèko; tout comme "la Fosse aux pierres", bien sûr, tandis que La Cantine, la Tannerie ou La Brasserie évoquent des activités ancestrales. Par contre, la Spinette, li Bôlia, Taille l'Evêque, Bois Brûlé ou Fourchu Chêne rappellent la forêt omniprésente. D'autre part, en 1838, 5 sièges de mines de fer employaient 25 ouvriers, mais cette activité ne dura que soixante ans.
L'histoire du village commence donc à sa séparation de Fosses en 1797. Jusque-là, c'était une des 5 mairies fossoises relevant de l'Evêque de Liège. Une petite chapelle dédiée à saint Pierre existait déjà en 1217, elle fut desservie par un prêtre de Fosses ou un chanoine, comme Jean-Barthélemy de Wérixhas, qui instruisit les enfants et laissa une partie de ses biens pour l'école installée près de l'église qui avait remplacé la première chapelle, à l'emplacement du presbytère actuel. Une nouvelle église fut bâtie à côté, en 1843.
Pour l'administration communale, le premier "maire" sous régime français fut Henry Leclercq, ancien échevin de la cour féodale de Fosses, puis Pierre Galloy, qui fut l'artisan du rachat par la commune du Bois des Mazuys. Vitrival possédait son blason : au lion d'Ecosse rappelant les moines scots et l'abbaye de saint Feuillen, avec le chêne symbolisant la forêt, base de l'économie locale.
Les habitants de Vitrival portent le curieux surnom de "Catulas" qui, selon la légende, viendrait de "Qu'as-tu là (dans ton tchène, ton panier)", question traditionnellement posée par le préposé de l'octroi (taxe d'entrée sur les marchandises) : une barrière de péage existait autrefois à la limite de Vitrival (pays de Liège) et de Le Roux (duché de Brabant).
MON VILLAGE   PAGE PRINCIPALE