A Vitrival, un vieux chemin public de moins

Il est le genre de point dont on ne prête guère attention. Dont le libellé évoque soit une cession à un particulier, soit une suppression pure et simple. Lundi soir, un vieux chemin de Vitrival, de quelques centaines de mètres, a disparu. Il n'existe plus. Il a fallu les efforts conjugués de l'administration communale, qui a diligenté une enquête publique, et du Service technique provincial pour faire disparaître de l'atlas des chemins cet ex-sentier des écoliers, traversant ça et là quelques fonds de jardins et qui n'était plus emprunté depuis des décennies. On le sait, ces chemins, à force d'inutilisation, finissent par perdre leur emprise sur le territoire, soit par appropriation abusive soit par disparition, la nature y ayant repris ses droits. On connaît la position des écologistes : il faut non seulement les préserver, ces chemins vicinaux, mais il faut aussi les rouvrir, tant que faire se peut, pour recréer des liens. Pour ce chemin baptisé Laide Seris, du nom d'un ru se jetant dans la Biesme, l'acquéreur d'une maison, craignant tout litige avec le pouvoir public, a quasi exigé sa suppression, sous peine de ne pas payer le prix initial de la vendeuse. Un désir auquel l'administration communale a fait droit en lançant la procédure en question, l'existence de ces anciennes voies pédestres recensées dans l'atlas étant imprescriptible par nature. Même non-utilisé depuis un demi-siècle, personne ne peut en effet légalement acquérir un sentier enfoui sous la nature. Contacté hier, François Mortiaux regrette cette décision, à une époque qui revalorise justement les sentiers de traverse entre villages : «Ce n'est pas la première fois que le collège légalise une appropriation. Il n y avait pas d'utilité à déclasser ce chemin. En actant la suppression de ce sentier, on porte atteinte au patrimoine des Fossois ». Mais personne ne pleurera ce chemin.

Pierre WIAME


Lundi soir, à Fosses, les vieux chemins réservés aux seuls promeneurs ont perdu une bataille.

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